Le Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnlt) a tenu ce matin un point de presse en prélude de la journée mondiale prévue le vendredi 24 mars à Richard Toll. Le thème de la journée mondiale de la tuberculose pour 2023 est « Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose ». En dépit de cet ambitieux dessein, la maladie continue d’enregistrer une forte prévalence et occasionne de nombreuses victimes au Sénégal.

À ce titre, Yacine Mar Diop coordinatrice du Pnlt informe que le Sénégal a une prévalence estimée à 113 pour 100 000 personnes avec près de 19 463 cas. « En 2022, 14 688 cas de tuberculose toutes formes confondues ont été diagnostiqués et mis sous traitement dans tout le pays dont les 80% étaient des cas contagieux. Les cas incidents notifiés représentaient 14 053 sur 19 463 cas attendus soit un taux de notification de 72%, taux en progression par rapport aux 66% de 2021. La prévalence de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH est de 3,5%.
Le médecin note que le pays a enregistré 81 cas de TB pharmaco résistante sur près de 200 attendus. Sur le profil épidémiologique toujours, Yacine Mar Diop renseigne qu’il y a « moins de 5% des cas toutes formes attendus notifiés chez les enfants sur une cible évaluée à 11 %.

Pour ce qui concerne le traitement, un taux de 89,4% de succès thérapeutique a été enregistré pour les malades traités en 2021.
Les 6 régions suivantes regroupent 82% des cas notifiés, il s’agit de Dakar, Thiès, Diourbel, Kaolack, Ziguinchor, Saint-Louis

Face à cette situation, le docteur Diop a avancé qu’« une stratégie est en train d’être mise en œuvre pour mettre fin à cette maladie. Depuis 2018 nous y sommes. Il faut l’engagement de tous. Que chacun s’y met ».

À travers la célébration de la journée mondiale, le Pnlt vise à renforcer la sensibilisation et l’engagement de tous les acteurs et de la communauté dans la lutte contre la tuberculose.

Cette approche est sous tendue par le fait que la tuberculose fait face à beaucoup de défis. Il s’agit du gap de couverture en traitement pour la TB toute forme, la TB MR et la TB chez l’enfant. Sur la liste figure en bonne place l’insuffisance d’équipement en outils de diagnostic rapide comme les appareils GeneXpert et les activités de promotion/prévention qui sont insuffisamment développée. Il y a aussi le fait que la redevabilité multisectorielle est timidement développée. Sans oublier le gap de financement de 73 % pour le Plan stratégique national (PSN) pour la période 2018-2022 écoulée pour la mise en place de services essentiels de lutte contre la tuberculose. Face à cette situation, le docteur Diop
souligne que le Pnlt est en train de voir comment obtenir un financement conséquent. « On compte miser sur le financement domestique », a-t-elle insisté.