“Mieux comprendre le statut nutritionnel et la vulnérabilité au niveau communautaire pour améliorer les capacités de préparation et de réponse aux crises”. C’est le thème du séminaire organisé, ce jeudi 9 mars 2023, à la suite de la 6ème réunion du conseil d’administration d’AKADEMIYA2063, avec le Conseil national de développement de la nutrition (CNDN) du Sénégal.
Dans son intervention, lors de la discussion générale, Seydou Magagi, qui travaille pour le bureau régional, (englobant cinq pays du Sahel en plus du Sénégal), du Programme alimentaire mondial des Nations unies (Pam), en tant que chargé de nutrition, a révélé les résultats de l’axés sur l’estimation du coût de l’alimentation nutritive.
Il explique : “aujourd’hui, nous avons pu faire cette étude-là sur 9 pays sur 17 que nous suivons. Sur les neuf pays, la tendance est que 21% des ménages ont accès seulement à l’alimentation de base. Si c’est sur les questions de l’alimentation nutritive, qui répondent aux besoins nutritionnels des groupes les plus vulnérables, on constate qu’il y a 60%, qui ne peuvent pas se permettre d’y accéder.”
Ce qui constitue, regrette-t-il, “un sérieux problème qui questionne d’abord dans sa globalité les systèmes alimentaires en particulier aussi comment nous devons travailler en synergie pour pouvoir adresser cette problématique qui est de diminuer la malnutrition et de renforcer les interventions.”
Poursuivant, il a tenu à préciser que “pour le Sénégal, une analyse en rétrospective a été faite, alors que pour les autres pays, des collectes ont été faites sur les marchés alimentaires.” Mais, “en plus des cinq pays, nous avons fait la Guinée Bissau, le Nigéria, et le Ghana. Actuellement, nous avons le Bénin qui est en cours”, a-t-il dit.
A travers cette étude, a-t-il souligné, “on est capable d’estimer le coût d’un panier alimentaire par individu et par ménage. Malheureusement, le coût pour les produits dits de base, accessibles à tous, il est fixé à environ 725 F CFA, dans la région, en moyenne, pour un ménage. Mais quand il s’agit d’aller à l’alimentation nutritive, qui devrait répondre aux besoins nutritionnels, elle coûte trois fois le prix de l’alimentation de base, environ 2500 F CFA.”
A l’en croire, le constat est le suivant : “aujourd’hui, 60% des ménages ne peuvent pas se permettre de dépenser 2500 F CFA, pour y accéder. Seuls 40% le peuvent”.
Dié BA
Pape Doudou DIALLO (Photo)