Depuis un certain temps, on note la montée de la violence dans l’arène politique. Invité de l’émission Jury du Dimanche sur la 90.3 Iradio, Demba Kandji, médiateur de la République a été interpellé sur la tension politico-sociale par la journaliste Aïssata Ndiathie Fall.
En réponse à cette interpellation, il estime qu’il partage ce rôle avec d’autres. « Quand on entend parler de médiateur, on a tendance à penser à un faiseur de paix. Le médiateur n’est pas un faiseur de paix. Du point de vue du droit, au plan juridique la médiation ne peut pas être considérée comme un conciliateur. La médiation ce n’est pas l’arbitrage, ce n’est pas la transaction qui sont d’autres modes de règlement des conflits. Mais cela ne m’empêche pas d’écrire pour donner des pistes de réflexion et je reçois des réponses que je ne partage pas ici. Sur la tension politique, j’ai écrit à qui de droit. Je ne vais pas entrer dans une certaine cacophonie. Il y’a des gens qui sont là pour réguler l’Etat. ABC, mon prédécesseur paix à son âme, avait cette méthode pour faire des sorties », a-t-il dit.
Avant de poursuivre : « moi j’ai choisi l’écriture à cause d’une déformation qui me vient de mon autre vie. J’écris aux plus hautes autorités pour des solutions de paix, pour des solutions qui permettent aux citoyens de vaquer à leurs occupations sans entrave. Quand il y’a des entraves sur la liberté d’aller et de venir concernant les citoyens, qu’on me saisisse ou pas, je me suis prononcé. Mais, j’ai préféré écrire et mes archives le révéleront un jour ».
Par moment, explique-t-il, il ne faut pas que le médiateur sorte de son rôle. « Le médiateur porte les réclamations du citoyen auprès de l’administration. Le médiateur peut lui-même se saisir. Le médiateur peut s’autosaisir à moins qu’il rende compte après. C’est très rare que ça arrive. Quand la situation le requiert, il peut procéder à des investigations, à des enquêtes en utilisant les appareils de l’Etat comme la Cour des comptes, l’IGE, l’Inspection générale de l’administration de la justice. Il est interdit au médiateur de se prononcer sur un dossier pendant devant la justice. Le médiateur ne doit pas également se prononcer sur la politique étrangère de l’Etat, sur la défense nationale et sur le secret de l’instruction », rappelle Demba Kandji.
Cheikh Moussa SARR
19 mars 2023