Dans votre intervention, vous avez parlé de développement pour la nutrition. Pourquoi cette option ?
“Avant les années 2000, les gouvernements qui se sont succédé ont tous fait de la nutrition une priorité. Après les années 80 jusqu’à 2000, on avait des projets de nutritions qui étaient soit des projets sectoriels mais aussi des projets qui avaient une envergure en termes de couverture très importante. A partir de 2001, il y a eu le programme de renforcement de la nutrition. A côté, pour l’ancrage au niveau institutionnel, la coordination et la gouvernance, il y avait la cellule de lutte contre la malnutrition. La cellule a porté tout le travail multisectoriel, la coordination de la mise en œuvre du programme, qui intervient au niveau de presque tout le pays, dans plus de 450 collectivités territoriales pour la délivrance de services de nutrition au niveau communautaire. Mais, à partir de 2015, avec l’évaluation des ODD, et avec le Pse (Plan Sénégal Émergent), qui a été élaboré en 2014, le Sénégal s’est fixé de nouvelles cibles pour arriver à l’amélioration de la nutrition. A partir de 2015, après évaluation de tout ce qui a été fait, le Sénégal a pris l’option de dire, ‘’maintenant j’investis dans le développement de la nutrition’’, compte tenu de son impact sur l’atteinte de l’ensemble des ODD mais aussi sur le bien-être de la communauté, en général. Depuis, tous les secteurs sont tous impliqués dans l’identification d’interventions sensible nutrition, spécifique nutrition, qui permettent de répondre à des déterminants de la malnutrition qui sont là. Et, le Sénégal s’est aligné à l’ensemble des objectifs régionaux et au niveau mondial, de 2025, de 2030 et 2035 du Pse. C’est pourquoi, nous faisons de la lutte contre la malnutrition, mais nous investissons dans le développement pour qu’il y ait moins de personnes malnutries et que les personnes aient une bonne santé nutritionnelle.”
Malgré les acquis, il reste beaucoup à faire. Quels sont les défis ?
“Nous avons une politique qui va de 2015 à 2025. Nous sommes aujourd’hui à mi-parcours, nous sommes en train de faire la mise en œuvre de la revue de cette politique-là. Et, nous allons nous fixer de nouveaux objectifs pour pourvoir, en 2025, arriver à bout de ces objectifs que nous nous sommes fixés au niveau du Sénégal en matière de développement de la nutrition. Aujourd’hui, nous parlions de données et de suivi-évaluation, nous avons un des principaux défis, c’est une meilleure appropriation du dispositif de suivi-évaluation de la politique. Parce que tous les secteurs interviennent dans la mise en œuvre et, c’est important que le secteur, en plus de faire des résultats sur les interventions, que nous tous, au niveau du Sénégal, qu’on puisse mesurer l’impact de l’ensemble de ces interventions-là par rapport à l’état nutritionnel de ces populations.”
Il est aussi question de la stratégie pour la souveraineté alimentaire. Que préconisez-vous ?
“C’est une stratégie qui implique plusieurs secteurs mais aussi qui, de par son contenu et ses composantes, peut fortement améliorer la nutrition au niveau du Sénégal. La nutrition en termes de déterminants mais aussi en termes de maintien et l’amélioration des revenus des populations pour leur permettre d’accéder à une alimentation plus diversifiée, plus nutritive et avoir aussi accès à tous les services sociaux de base”.
Propos recueillis par Dié BA
Pape Doudou DIALLO (Photo)