Plus de six jours se sont écoulés depuis le séisme qui a endeuillé la Turquie et la Syrie. Sur place, les opérations de secours et d’assistance humanitaire se poursuivent tandis que le bilan s’alourdit de jour en jour et qu’une crise humanitaire de grande ampleur se profile à l’horizon.
35 225 morts. C’est le dernier bilan officiel encore provisoire des deux séismes de magnitude 7,8 et 7,5 qui ont frappé la Turquie et la Syrie le 6 février dernier. Avec 31 643 victimes recensées par l’organisme public turc de gestion des catastrophes, le Sud de la Turquie est la région la plus durement touchée. Du côté de la Syrie, les autorités ont dénombré 3581 victimes. Alors que la Syrie est moins affectée, l’effet combiné de son statut de pays en guerre, les sanctions internationales et les restrictions imposées par le régime syrien rendent les opérations de secours et d’assistance plus difficiles. Les zones les plus affectées en Syrie sont situées dans la partie Nord-Ouest qui est en partie sous contrôle de groupes rebelles. Bien avant le séisme, quatre millions de personnes vivant dans cette région, avaient déjà besoin d’assistance humanitaire. Reuters nous apprend que le gouvernement syrien exige que l’aide destinée à toute partie de son territoire soit acheminée via Damas et sous sa supervision. Des exigences qui compliquent l’accès à ces zones déjà ravagées par la guerre. Les États-Unis appellent Damas, soupçonné de vouloir instrumentaliser la crise pour affaiblir les régions rebelles, à lever ces restrictions qui privent des milliers de personnes de toute assistance humanitaire. Ce lundi, nous apprend France 24, le président syrien Bachar el-Assad s’est montré prêt à envisager l’ouverture de nouveaux points de passage frontaliers pour acheminer l’aide aux victimes du séisme.
Du côté, de la Turquie, l’aide internationale a commencé à se déployer dès les premiers jours qui ont suivi la catastrophe. Oppositions et désaccords politiques et idéologiques ont été relégués au second plan pour venir en aide à une population sinistrée. D’après Euronews, des vivres, des médicaments mais aussi du matériel et des équipes pour participer aux opérations de sauvetage ont été dépêchés par une quarantaine de pays dont l’Ukraine et Israël. L’aide se concentre sur trois fronts : La poursuite des missions de sauvetage de victimes encore pris au piège sous les décombres, les soins médicaux à apporter aux quelques 92600 personnes blessées et l’assistance aux personnes privées d’abris et confrontées au froid et à la privation de nourriture. Plus de 6 jours après le drame, alors que l’espoir de retrouver des survivants s’amenuise, les missions de recherches se poursuivent avec l’aide de chiens entrainés à détecter la présence humaine dans les décombres. Alors que le froid, les blessures et la privation de nourriture rendent improbable la survie d’éventuelles victimes, la survenue de miracles comme la découverte, ce lundi d’une femme affaiblie mais vivante ainsi qu’un nouveau-né de 21 jours force les équipes sur place à persévérer. Toutefois, l’ONU a indiqué dimanche que le bilan des victimes pourrait encore « doubler ». Alors que les opérations de sauvetage vont s’achever dans les prochains jours, une grave crise humanitaire est redoutée. D’après Le Monde, plus d’un million de personnes se retrouvent sans abris ni source stable de nourriture sous un froid rugueux.
Les autorités turques critiquées sur les réseaux sociaux pour la lenteur de leur réaction commencent déjà à situer les responsabilités de ce drame. Au-delà du tremblement de terre, la responsabilité de ce drame incombe à des constructions qui ne sont pas aux normes dans une zone dont on sait qu’elle est exposée à des activités sismiques. À ce titre, les autorités Turques ont procédé à l’arrestation d’une douzaine de promoteurs immobiliers. À cela s’ajoute les arrestations de personnes profitant du chaos pour s’adonner à des pillages.
Marlyatou DIALLO
13 février 2023