La réalité du terrain semble donner raison à l’Union nationale des commerçants et Industriels du Sénégal (Unacois-Jappo) qui avait demandé à l’Etat de rouvrir le marché à l’importation pour le réapprovisionnement du sucre dans les « meilleurs délais ». Selon AgenceEcofin, une cargaison de 20 000 tonnes de sucre a débarqué au niveau de la Plateforme logistique portuaire située dans la zone nord du Port autonome de Dakar. « Cette marchandise importée sous une autorisation spéciale du ministère du Commerce devrait permettre de tirer vers le bas des prix qui ont flambé ces dernières semaines du fait d’une pénurie du produit de base en plein mois de ramadan » ajoute le site.

Il y a eu un véritable dialogue de sourd entre les différents acteurs sur le sucre. La Compagnie sucrière avait même Constaté que « comparativement aux autres années, les livraisons sont supérieures souvent de 50 à 90 % ». Le Directeur général de la Css s’est demandé l’autrefois « d’où est-ce que va, ce sucre ? ». « Parce qu’on se rend compte que les consommateurs n’ont pas de sucre. Il faut que nous creusions et que nous comprenions ce qui se passe. Mais, à notre niveau, on fait notre travail correctement et tout se passe bien », a déclaré Frank Eba, Directeur général de la Css.

On n’ignore entre la Css et les commerçants qui a tort ou qui a raison. Le directeur exécutif, de l’Unacois-Jappo, Ousmane Sy Ndiaye avait estimé que « c’est un jeu de dupe auquel il faut arrêter de jouer avec les sénégalais ». La pénurie du sucre constatée bien avant le ramadan et le carême relève en grande partie d’un problème de dépôt dans les grands centres urbains. Dakar même ne dispose pas d’un dépôt de sucre digne de ce nom. « C’est juste un dépôt d’éclatement qui se trouve à la direction de la Css de Hann bel air. La demande est forte. Si toutes les régions pouvaient avoir un dépôt, cela pourrait régler la situation », a préconisé Serigne Diaw, le Chef service régional du commerce Dakar sur Trade Fm.

L’accessibilité du sucre par les consommateurs est dû également à la forte demande des industriels qui prend presque tout à la population. « Le sucre est disponible sur le marché mondial mais c’est plus cher que celui produit dans le pays. C’est pourquoi même les industriels qui importaient du sucre, n’importe plus. C’est pourquoi le sucre manque. Alors que 80% doit aller à la population ».