image

« 50 BRACELETS ÉLECTRONIQUES ONT ÉTÉ POSÉS DEPUIS NOVEMBRE » (LIEUTENANT DIEYE)

image

Le ministère de la Justice par le biais de la direction des affaires criminelles et des grâces a organisé, ce vendredi, un atelier de partage et de sensibilisation sur le bracelet électronique pour les médias. En effet, indique le lieutenant Dièye, chef d’unité de surveillance, lors de sa présentation sur le cadre opérationnel de la surveillance électronique, 1000 bracelets électroniques sont disponibles au Sénégal. Et, explique-t-il, depuis sa mise en œuvre en novembre dernier, 50 poses de bracelets électroniques ont été effectués. Cependant, 10 d’entre eux ont bénéficié d’une liberté après avoir purgé leurs peines.

Venu présider la cérémonie d’ouverture, le garde des sceaux, ministre de la justice, a souligné que le port du bracelet électronique, qui ne peut être envisagé que lorsqu’il est sollicité ou accepté par l’inculpé ou le condamné, constitue un outil moderne et efficace pour garantir la représentation en justice du premier, et assurer le suivi post sententiel du second, sans porter préjudice au maintien des liens familiaux, ni compromettre leur situation professionnelle. Toutefois, précise Ismaila Madior Fall, il est important de souligner que la décision du port du bracelet électronique ne saurait être considérée, ni comme un acte de rabaissement ou d’humiliation pour les condamnés ou présumés auteurs d’infractions, ni comme une mesure de mitigation ou d’encouragement de la criminalité. Au contraire, il est un instrument de lutte contre la délinquance et la récidive, mais également un gage de sécurité pour la population. Il limite et surveille les déplacements des bénéficiaires, tout en préservant leur intimité. En somme, il se veut un mécanisme d’équilibre entre, d’une part la nécessité d’asseoir une justice efficace, et d’autre part l’exigence de veiller à l’effectivité du principe de la liberté.

Par ailleurs, poursuit le garde des sceaux, malgré son utilité, qui n’est plus à démontrer, le mécanisme suscite encore aujourd’hui de nombreuses interrogations et incompréhensions, voire même de simples spéculations, qui justifie que l’on insiste sur les véritables enjeux de politique pénale liés à ce dispositif. « Vous professionnels des médias, et membres de la société civile (pour la journée de demain), constituez des vecteurs incontournables, pour aider à la vulgarisation de ce nouveau mécanisme, qui n’en est qu’à sa phase expérimentale. Notre pays a réussi la prouesse de le rendre effectif, seulement deux ans après l’adoption des textes l’ayant consacré, là où d’autres pays plus développés, ont dû modifier leur législation y relative, avant même de la mettre en œuvre », a-t-il soutenu.

Pour sa part, M. Fall de la CCDOC, indique que ce bracelet ne filme pas, il n’enregistre pas. Bref, il respecte la dignité humaine.

Cheikh Moussa SARR

12 mai 2023


------------------------------------

Vous pouvez réagir à cet article