Après le duel soldé par une victoire, 1-0, à l’arraché aux dépens des Guêpes du Rwanda, mardi, le Sélectionneur national des Lions du Sénégal, Aliou Cissé, avait plaidé pour le report des matchs éliminatoires de la Can 2023 programmés en septembre afin de pouvoir préparer la Coupe du monde 2022.
Le plaidoyer d’Aliou Cissé
« On parle encore de la préparation de la Coupe du monde pour les équipes africaines. Ce n’est pas typique au Sénégal. J’aurais aimé jouer deux matchs mais ce n’est pas le cas. La préparation pour la Coupe du monde, on ne l’a pas encore commencée. C’est ça la vérité. Bien sûr qu’on a une idée, ce que nous voulons, c’est d’avoir des sparring partners qui collent à nos adversaires de la Coupe du monde. Au mois de septembre, la meilleure chose pour aider les cinq pays (africains) qui se sont qualifiés pour la Coupe du monde, c’est carrément décaler les éliminatoires de la Can et pouvoir donner enfin la possibilité à ces pays de préparer cette Coupe du monde-là, sinon, on ne (la) préparera jamais comme il se doit. Donc, c’est à la Caf aussi de prendre ses responsabilités là-dessus. Si on va à la Coupe du monde, on a besoin de matchs de préparation », avait-il relevé pour le regretter, lors de la conférence de presse d’après-match.
Me Augustin Senghor relève une équation
Interrogé par les équipes d’Emedia, Me Augustin Senghor s’est également exprimé sur la question. Le président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) a annoncé un match pour les Lions juste avant le démarrage de la compétition cet hiver, au Qatar. Mais, pour ce qui est de la fenêtre de septembre, l’officiel sénégalais n’est encore sûr de rien, au vu du calendrier qu’il juge défavorable pour les cinq représentants africains : Sénégal, Cameroun, Maroc, Tunisie et Ghana.
« On le sait par rapport à la préparation, c’est le calendrier international qui fixe ses règles. Aujourd’hui, on se rend compte que les équipes africaines n’ont pratiquement pas d’espace pour organiser les matchs. En septembre, pour une fenêtre de huit jours à peu près, nous aurons deux matchs d’éliminatoires de Can. Il sera difficile, voire impossible de jouer un autre match amical. Déjà, en quinze jours, il a été difficile pour certains à plus forte raison pour huit jours. C’est toute l’équation qui se pose », a-t-il dit. Avant d’ajouter : « En novembre certainement, avec l’approche de la Coupe du monde, nous aurons, c’est sûr un match. Maintenant, sur le mois de septembre, on est en train de voir. On ne peut pas trop s’engager parce qu’aujourd’hui, on est obligés d’utiliser ces matchs d’éliminatoires comme des matchs de préparation. Mais, on sait aussi qu’on joue contre des adversaires qui ne seront ceux qu’on jouera à la Coupe du monde. C’est un dilemme cornélien pour toutes les équipes africaines. J’espère que les autorités qui gèrent le football en tiendront compte. Parce qu’il faut le dire aujourd’hui d’emblée, pour la Coupe du monde, les équipes africaines sont lésées. »
En face, le capitaine et défenseur des Lions relativise
D’après Kalidou Koulibaly, le manque de préparation ne va pas peser : « C’est vrai qu’il n’y aura pas beaucoup de matchs amicaux pour la Coupe du monde. Mais voilà, on sait, on se connaît. On a eu la chance de jouer une Can ensemble, de gagner et de jouer les éliminatoires, je pense que nous constituons l’équipe la plus constante au niveau des joueurs. Après, il faudra que les joueurs se préparent bien en club pour être en forme pour la Coupe du monde. Je pense qu’il reste beaucoup de temps. Il faut rester calme, tranquille. On a l’habitude de jouer la Can en plein milieu de saison. Je ne sais pas si ce sera un avantage mais cela ne posera pas autant de problèmes que ça pour nous les joueurs sénégalais ».
Dié BA
9 juin 2022