Une longue nuit pour les coalitions qui avaient jusqu’à minuit pour déposer leurs listes. Les têtes de liste émergent petit à petit. Pour Benno bokk yaakaar, on semble tout verrouiller, mais Bés bi a appris que Mimi Touré sort du lot. Ce n’est pas non plus clair pour Wallu Sénégal qui n’a communiqué que sur son alliance avec Yewwi pour la Départementale, alors que chacun conserve sa tête de liste nationale. Pour Yewwi, c’est Sonko. Pour le Pds et ses alliés, c’est le silence, quoique le nom de Abdoulaye Wade ait fait débat un temps.
Tout est verrouillé. Jusqu’à minuit, les coalitions qui désirent aller aux Législatives du 31 juillet n’ont rien voulu lâcher. Du côté de Benno bokk yaakaar (Bby), Mimi Touré est désignée tête de liste. Même si d’autres noms comme celui de Amadou Ba parmi les hauts responsables avaient un temps circulé. Mais c’était une « mince probabilité » pour l’ancien argentier de l’Etat de conduire la liste nationale. Encore moins, le ministre de la Santé qui a perdu sa commune et la ville de Dakar. Le Président Macky Sall n’aurait pas non plus souhaité compter sur ces deux « adversaires de Dakar », Diouf Sarr et Amadou Ba dont l’absence d’unité leur aurait coûté la mairie de Dakar. Si le nom de l’ancienne Première ministre a été coché, ce serait, soupire-t-on, parce qu’elle est à « équidistance » des camps. Mieux, parce que le président de Bby n’a pas un chef du gouvernement qui était souvent choisi en de pareilles circonstances.
Ce fut dernièrement le cas avec Boun Abdallah Dionne. Encore moins un président de l’Assemblée nationale puisque Moustapha Niasse va à la retraite. L’autre argument qui aurait plaidé en faveur de l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) serait son retour en force, après une crise de colère, et la confiance que lui renouvelle le Président Sall en lui confiant le Pôle parrainage de Bby pour les Législatives, comme elle l’avait d’ailleurs réussi à la Présidentielle de 2019. Mais, dans les coulisses, des dignitaires apéristes rouspèteraient déjà, considérant que Mimi a « souvent défié le chef », comme elle l’avait fait lorsque Idrissa Seck l’a remplacée au Cese.
Yewwi choisit Sonko
Aminata Touré aura donc fort à faire avec Ousmane Sonko, qui a été choisi pour diriger la liste nationale de Yewwi askan wi. C’est sans grosse surprise donc puisque le leader de Pastef en a l’envergure et la légitimité pour avoir été 3ème à l’issue de la Présidentielle de février 2019, mais aussi pour son coefficient personnel au sein de la coalition. Même si Khalifa Sall était dans le lot des « tête-de-listables », la coalition Yewwi askan wi n’a pas voulu prendre le risque de miser sur lui parce qu’il est encore inéligible, comme Karim Wade.
Wallu et Yaw : Alliance pour les départements, chacun sa Nationale
Wallu Sénégal a, elle, joué sur deux tableaux. C’est presque la surprise puisque le Parti démocratique sénégalais (Pds) s’est allié avec Yewwi askan wi. Mais précision de taille faite par un responsable libéral. « Oui, nous allons travailler ensemble. C’est une alliance dans les départements, mais chacun a sa liste nationale », a confié la source, sans s’avancer sur la tête de liste de Wallu. Dans la journée, certains Libéraux indiquaient que le Pds avait avancé l’idée de mettre son Secrétaire général national, Abdoulaye Wade tête de liste. Mais, nuançaient-ils, « c’est peu probable que cela se fasse. Même si ça serait symbolique ».
Les grands reprennent leur place
Pour le reste, sauf revirement, Aar Sénégal a choisi Thierno Alassane Sall. Cette coalition lancée par le leader de la République des valeurs/Reewum ngor, Abdourahmane Diouf, Thierno Bocoum, Cheikh Oumar Sy et Ibrahima Hamidou Dème a été rejointe par d’autres comme Théodore Monteil, Marième Soda Ndiaye. Gueum sa bopp aussi est dirigée par son coordonnateur, Bougane Guèye Dany. Le journaliste Pape Djibril Fall et sa coalition ont aussi déposé et affirmé avoir mobilisé le nombre de parrainages requis. Il reste, pour toutes les coalitions, à faire face aux contestations de leurs investitures, surtout pour les quotas de ses différentes composantes. Mais aussi le fameux filtre du parrainage qui risque d’éliminer certaines listes. Il faut noter déjà que sur les 25 coalitions enregistrées, parmi les premiers à déposer d’ailleurs, il y en a qui n’ont pu le faire à temps. Et d’autres qui étaient loin derrière sont même devenus les premiers, comme l’avait prédit l’expert électoral Ndiaga Sylla.
Hamath KANE
9 mai 2022