Élu nouveau président de la Confédération africaine de surf, Oumar SÈYE entend développer et vulgariser la discipline à travers le continent. Le Sénégalais a été porté à la tête de l’instance ce dimanche, 23 avril 2023, à l’issue de l’Assemblée générale qui se tient à Dakar.
Son domaine à lui, c’est le surf. Né à Ngor, petite île du Sénégal, en 1977, le Sénégalais est le premier surfeur noir africain. D’où son surnom de ‘’black surfeur’’. El Hadji Oumar Seye ambitionne de diriger la Confédération africaine de surf.
Le Sénégalais Oumar SEYE élu Président de la Confédération Africaine de Surf, à l’issue de l’AG qui a eu lieu ce dimanche à Dakar. https://t.co/pSNNyPgTis pic.twitter.com/yGx0qUpeT7
— 🇸🇳 Babacar Ndaw FAYE 🎖 (@BNFAYE) April 23, 2023
Plusieurs raisons ont motivé la candidature de celui qui fut jusqu’ici vice-président de la Confédération africaine et de la Fédération sénégalaise de surf. Mettant d’abord en avant son vécu, il considère qu’il “ne doit pas croiser les bras.” Pourquoi ? “Ce que j’ai vécu est tellement beau que j’ai envie de le partager avec mes frères Sénégalais et Africains”, dit-il.
Il ajoute : “Quand je suis arrivé en Europe en 1998, je voyais que l’Afrique n’était pas dans le programme de développement pour le surf. Quand j’ai signé mon contrat pro, j’ai eu l’avantage de faire plusieurs fois le tour du monde. Quand je l’ai fait, j’ai appris. Ce que j’ai observé de positif m’a donné envie de le réaliser au Sénégal et en Afrique.”
“Je ne pense pas qu’il y ait de candidat plus légitime que moi”
Avant le vote qui l’a consacré à la tête de l’institution, il a affiché sa confiance : “Comme je l’ai dit, je n’ai jamais voulu être un outsider dans ce domaine. Depuis que je suis arrivé en 1998 en Europe, j’ai affronté tout le monde et à tous les niveaux, dans tout ce qui tourne autour du surf. J’ai mis mes empreintes partout. Ce qui fait que cette considération, je l’ai aux plans international et africain.”
Au service du surf, il est vice-président de la Fédération sénégalaise de surf depuis 12 ans. Il a fondé Black Surf, un groupe qui existe depuis quinze (15) ans et qui organise la plupart des événements de surf au Sénégal comme Africa Tour ou encore le WQS Sénégal Pro. L’expert en surf est le représentant au Sénégal des marques HURLEY, RIP CURL ET 69 SLAM.
En plus de sa casquette de fédéral, il est aussi entraîneur de l’équipe du Sénégal de surf. Grâce à l’accompagnement du ministère des Sports, loue-t-il, le Sénégal a un très bon classement, celui de numéro 2 africain, et occupe la première place africaine au niveau mondial.
22 ans au service du surf
En 22 ans de carrière, il a été champion surf senior 2009-2010 et champion Sénégal Master 2020- 2021. Diplômé ISA Level 1 et 2, il est aussi à la tête du World Surf League en Afrique de l’Ouest.
“On a de bonnes vagues, il fait chaud dix (10) mois dans l’année mais ce qui nous manque, c’est la logistique pour développer ce sport. Cette logistique, c’est quoi ? C’est d’amener les marques et montrer les surfeurs africains, leur donner la possibilité qu’on puisse les voir et surtout leur donner cette confiance”
Même si la discipline “n’est pas trop populaire chez les Sénégalais”, il souligne que “c’est un sport qui est très pratiqué au Sénégal”, expliquant qu’il “y a le tourisme du surf qui est très puissant.” Dans ce sens, dit-il, “beaucoup viennent s’installer au Sénégal pour le surf. Parce qu’on a 700 km de surf, avec de très bonnes vagues. Le Sénégal est une bonne destination du surf. C’est un sport en plein développement et surtout le surf sénégalais commence à s’installer sur les planches mondiales.”
Dans son programme, on veut installer le surf à l’école. C’est un projet qui lui tient à cœur. “On disait que c’est un sport pour les nantis, le matériel coûte cher. Je le confirme parce qu’avant on n’avait pas accès à ce matériel-là. Maintenant, on a l’accès. Il y a des marques qui sont installées au Sénégal. Nous allons permettre aux Sénégalais d’apprendre à nager et de pratiquer ce sport. Le fait de pratiquer le surf va aider beaucoup de jeunes sénégalais à s’en sortir s’ils sont en danger. L’été, les Sénégalais fréquentent beaucoup les plages, et il y a beaucoup de courants. Les vagues sont construites par les courants. Et, si on sait surfer, cela veut dire qu’on sait nager. On insiste pour que ce sport soit enseigné au Sénégal.”
Ce n’est pas la seule raison. Il veut que ce sport soit populaire au Sénégal parce qu’il peut vendre la destination du Sénégal. “Le seul truc qui manque, dit-il, c’est de nouer un partenariat avec les médias pour vendre ce sport.”
Sous son magistère, il compte rendre le surf inclusif en proposant des cours aux jeunes venant de tout milieu et personnes en situation de handicap ( parasurf et handisurf ), démocratiser et développer le surf féminin, mettre en place une équipe marketing, communication et commerciale, pour chercher des partenaires, sponsors et trouver les fonds nécessaires au développement de la Confédération, mettre en place un diplôme africain reconnu par la Confédération et la Fédération internationale de surf.
Sous l’égide du ministère de sport, la Fédération sénégalaise de surf accueille l’Assemblée générale de la Confédération africaine de surf, ce dimanche 23 avril 2023.
Dié BA
23 avril 2023