image

CE QUE LES PERSONNES À MOBILITÉ RÉDUITE ATTENDENT DES NOUVEAUX DÉPUTÉS

image

Les personnes handicapées espèrent et attendent des changements avec cette nouvelle législature pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Déçues par les précédentes, elles évoquent l’incompréhension de leurs préoccupations et besoins par les hommes politiques.

Après les élections législatives du 31 juillet dernier, les personnes à mobilité réduite gardent toujours espoir d’un changement de leurs conditions socio-économiques. Le président des handicapés, Talla Niass affirme que lui et ses camarades n’ont jamais été pris en compte dans les législatures précédentes en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie. « Jusque-là, aucune loi n’a été votée en faveur des personnes à mobilité réduite. Ce qui est discriminatoire, déplorable et inacceptable. Nous faisons partie de la nation, mais on semble oublier », regrette-t-il.

« Nous attendons beaucoup de cette nouvelle législature »
La présidente des femmes handicapées de Guédiawaye, Khady Bâ, souligne que « la plupart des candidats, à travers leurs programmes, n’ont pas pris en compte » leurs intérêts et leurs préoccupations. Dans la localité de Guédiawaye, Khady Bâ n’a pas tardé à interpeller les élus du département sur la situation des personnes à mobilité réduite. « Je leur ai adressé mes demandes pour connaître leur programme en ce sens. Mais seuls les candidats des coalitions Yewwi askan wi, Aar Sénégal, et Benno bokk yaakaar ont répondu à ma demande », informe-t-elle. Avant de constater : « Non seulement ils (les candidats) ne maîtrisaient pas assez les besoins et préoccupations des personnes handicapées, mais dans leurs perspectives législatives, nos questions ne sont pas réellement prises en compte ». A travers la Fédération nationale des personnes handicapées, ils commencent à sensibiliser et discuter avec les candidats sur le sort des personnes à mobilité réduite. « Il faut que ceux qui nous représentent à l’Assemblée nationale nous comprennent. Sinon, nos préoccupations ne peuvent être satisfaites », fait savoir Khady Bâ, comptable de son état. Qui ajoute : « Nous attendons beaucoup de cette nouvelle législature. D’abord, les députés doivent se départir de toute connotation politique s’ils veulent nous aider. Ensuite, nous voulons que toutes les lois favorables aux personnes à mobilité réduite et à leurs conditions de vie soient votées ».

Le manque de suivi de la loi d’orientation sociale de 2010
Khady Ba relève que l’accessibilité dans les édifices publics par les personnes à mobilité réduite est une priorité. Tout comme l’acquisition de matériels médicaux et de mobilité, comme les chaises. A travers les lois votées, ces dispositions peuvent être prises en compte. « Les questions de l’emploi, de l’insertion sociale et professionnelle, de l’éducation inclusive », liste, quant à lui, l’ancien président des handicapés de Ouakam, Abass Faye. Faisant référence à la loi d’orientation votée le 6 juillet 2010 sous le magistère du président Abdoulaye Wade, Khady Bâ déclare souligne qu’« aucun acte », en matière de législation, n’a été posé jusqu’ici au sein de l’hémicycle. « Cette loi a manqué de suivi, les législatures précédentes n’ont pas fait mieux », a-t-elle insisté. En fait, cette loi d’orientation sociale n° 2010-15 faisait référence aux politiques de promotion et de protection sociale des personnes handicapées. Les candidats à la députation, disent-t-ils, rangent toujours aux oubliettes leurs revendications et leurs besoins. « Je prie que cette législature soit à la hauteur de nos attentes », souhaite Abass Faye.

« On m’a retirée d’une liste à la dernière minute sans explication »
« Nous ne sommes pas représentées, ni dans l’hémicycle ni dans les programmes des coalitions », constate M. Faye. La question de leur présence dans ces instances de décisions est également mise en exergue. Cette situation est-elle due à une participation peu active des personnes handicapées dans les partis politiques ? Khady Bâ revient sur les investitures. « J’étais sur une liste avant d’être retirée à la dernière minute sans explication », informe-t-elle, l’air désolée. « Nous faisons l’effort de participer activement dans l’espace politique afin de nous faire entendre, mais l’inclusion fait parfois défaut. On ne peut développer un pays en excluant une frange de la population », constate Talla Niass, assuré.

L’engagement politique pour être dans les instances de décision
Avant les élections, leur fédération nationale avait proposé neuf points à la Direction générale des élections (Dge) pour la préoccupation des personnes à mobilité réduite. « Parmi ces points, l’octroi d’un quota de députés aux personnes handicapées, il a été rejeté malgré tout », précise-t-elle. Mme Bâ n’espérait pas plus de cette proposition. « Nous ne devons pas attendre qu’on nous serve tous nos besoins sur un plateau d’or. Il va falloir investir les partis politiques », propose la militante de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), parti de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. Avant de conclure : « Nous aurons toutes les chances de nous représenter et intégrer les instances de décision. Nous sommes en train d’être outillées et capacitées à s’engager politiquement »

Moustapha GUEYE (Stagiaire)

12 août 2022


------------------------------------

Vous pouvez réagir à cet article