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CONTUMACE, ÉLIGIBILITÉ, AVENIR DE PASTEF : LE COMBAT DE LA SURVIE

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En ce mardi, jour de son procès en chambre criminelle, Ousmane Sonko vit, depuis Ziguinchor où il s’est retranché, les heures les plus déterminantes de son destin présidentiel. Entre l’idée d’une condamnation et l’option de la contumace brandie, c’est aussi la survie de son parti qui est en jeu face au pouvoir décidé à le freiner.

Va-t-il se présenter devant le juge après avoir décrété « la désobéissance civique » avant de se bunkeriser dans son fief de Ziguinchor ? Au regard de ses dernières sorties médiatiques, le leader du Pastef consent à com- paraitre si on lui donne des garanties : le choix de son propreitinéraireainsiquela levée des barricades aux alentours de son domicile à la cité Keur Gorgui (Dakar). Une donne que l’Etat semble loin d’imaginer.

Ainsi, reclus au Sud du pays depuis bientôt 3 semaines, l’ombre de Sonko, qui n’a toujours pas été aperçue à Dakar, renseigne sur le maintien de sa position de base. Après que les assauts répétés des forces de l’ordre tentant d’effectuer sa « prise de corps » se sont heurtés à la détermination de ses jeunes militants, le temps est à l’exécution de la menace du jugement par contumace. Même si, sur ce, Sonko est catégorique. « Être jugé par contumace ne veut pas dire être coupable », a-t-il prévenu depuis son lieu de retraite. Or, dans la foulée de cette déclaration, l’expert électoral, Ndiaga Sylla, a tranché en défaveur de cette conviction : « En vertu de l’article L.29 du code électoral – 4e, le contumax perd automatiquement la qualité d’électeur et, subséquemment, devient inéligible. »

L’AVENIR DE PASTEF EN QUESTION

En proie à des dizaines d’arrestations de militants et de responsables dans ses rangs, le Parti de Sonko traverse ses moments les plus sombres depuis sa création en 2014. Si, dans le combat politique qui l’oppose au pouvoir en place, il en a connu des victoires d’ordre électoral, il faut aussi dire que le Pastef s’est retrouvé décapité de quelques membres.

Comme symbole de cette balafre en pleine figure, la détention de Bassirou Diomaye, patron des têtes pensantes du parti et bras droit de Sonko en tant secrétaire général. C’est aussi dire que, comme le préfigurait le leader du Pastef au lendemain de l’éclatement de l’affaire Sweet Beauté, son parti « a perdu des plumes dans cette affaire et que le Président Macky Sall risque fort d’y perdre son pouvoir ».

Dans ce bras de fer, se joue également la survie de leur formation politique. À l’issue de ce procès, tout verdict écartant Sonko de la course à la Présidentielle pourra agiter l’option d’un plan B comme candidat du Pastef. Une issue pourtant jusqu’ici totalement écartée par les responsables du parti.

Falilou MBALLO

23 mai 2023


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