D. Sow, une femme de 70 ans, enseignante à la retraite, était à la barre du tribunal correctionnel de Mbour. Elle est accusée par son locataire de lui avoir proféré des injures non publiques.
Par Aboubakry KANE
Les différends entre locataires et bailleurs atterrissent très souvent dans les tribunaux. C’est le cas entre un jeune homme S. Seck qui a loué un appartement chez la dame D. Sow. Elle occupait le rez-de-chaussée et lui l’étage. Mais sur la terrasse, elle veut y élever des moutons. Le locataire finit par se lasser des montées et descentes qui, dit-il, troublent sa quiétude « dans son territoire ». Il s’ensuivit une altercation entre lui et sa bailleresse qu’il accuse de l’avoir insulté.
« Cette dame a remis mon numéro de téléphone à ses deux enfants qui sont à l’extérieur, que je ne connais pas, et qui se sont mis à m’insulter. J’ai tous les messages audio avec moi. C’est pourquoi j’ai porté plainte contre elle. J’ai loué cet appartement et j’honore tous mes engagements. J’ai droit à la paix et à la quiétude. Il y a beaucoup de montées et de descentes », a décla- ré la partie civile.
A son tour, la dame a aligné ses griefs contre son locataire. « Ce n’est que par téléphone que nous communiquons. Je l’ai appelé pour lui demander les clefs de l’appartement parce que je voulais accéder à la terrasse où j’élève des moutons. Il a refusé. C’est ainsi que j’ai voulu m’entretenir avec lui. Et quand je suis allée avec ma fille, ils ont échangé des insanités. Il lui a même porté des coups de pilon », a déclaré la prévenue.
« Si vous n’êtes pas à l’aise chez cette dame, vous n’avez qu’à aller chercher ailleurs, c’est mieux. C’est chez elle, elle a un droit de regard sur sa maison », lui conseille le Procureur.
Pour l’avocat de la défense, c’est plutôt sa cliente qui est victime des « agissements de son locataire ». « Ma cliente est une enseignante à la retraite qui a servi son pays pendant 35 ans et qui mérite respect et considération. Ce jeune homme s’est attaqué à cette dame de 70 ans et a malmené sa fille. Il faut qu’il arrête ses agissements. Je vous demande de relaxer ma cliente qui n’a rien fait », a plaidé Me Sakho. L’affaire a été mise en délibéré.
Emediasn
8 avril 2023