L’ancienne ministre de la Femme, de l’Enfance et de la Famille s’est désolée hier (7 mars), lors d’un panel en prélude de la journée du 8 mars, que la loi sur la parité ne soit pas appliquée. Selon elle, « la loi est partielle et parcellaire ». « Nous avons toutes apprécié la loi sur la parité, elle est la bienvenue. Malheureusement, on ne l’applique pas », s’est d’emblée désolée Ndioro Ndiaye, qui souligne que même lors des dernières élections municipales et départementales, la loi n’est pas appliquée correctement. « C’est parce qu’elle est partielle d’abord, puis elle est parcellaire », a-t-elle constaté. D’après elle, ce qu’on attend d’une loi, c’est qu’elle soit inclusive et qu’elle comprenne tous les aspects de la vie. « Dans les partis politiques, oui, nous avons la parité. Mais dans les communes, nous demandons la parité, même dans les structures gouvernementales. Il faut que les hommes et les femmes aient beaucoup plus d’audace dans l’application », a-t-elle recommandé.
« Faites plus que ce que nous avons fait »
Se voulant plus claire, l’ancienne coordonnatrice du Réseau francophone pour l’Egalité Femme-Homme dit : « On a fait comme on a pu, mais vous devez agir davantage que ce que nous avons fait. Et ce n’est pas un aveu d’échec. On a fait comme on a pu et avec les moyens dont nous disposions. Nous sommes fières de ce que nous avons fait. » Néanmoins, elle souligne : « La modernité, le développement, les exigences de respect de la personne humaine, les exigences de développer un capital humain de qualité où la femme est présente, demandent autre chose que ce que nous avons fait. » Ndioro Ndiaye estime que les femmes ont besoin de compétir pour être « beaucoup plus visibles, beaucoup plus vocales dans le concert des nations africaines ».
Suzanne SY
9 mars 2022