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ERDOGAN CONTRAINT DE SUSPENDRE SA CAMPAGNE APRÈS UN MALAISE

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À moins de vingt jours des élections présidentielles en Turquie, Recep Tayyip Erdoğan a annulé ses engagements publics en raison de problèmes de santé.

La scène a surpris les téléspectateurs turcs mardi soir. Une publicité est subitement diffusée en pleine interview du président Recep Tayyip Erdogan qui ne semble plus être en état de répondre aux questions de ses interlocuteurs. Le président turc réapparaît à l’écran un quart d’heure plus tard, le teint pâle et les yeux rouges, pour s’excuser : “J’ai eu beaucoup de travail ces deux derniers jours et j’ai attrapé une grippe intestinale. J’avais pensé annuler l’interview, mais je l’ai tout de même maintenue parce que je m’y étais engagé. Je vous demande pardon ainsi qu’à vos téléspectateurs”, a-t-il alors déclaré.

Il annonce par la suite l’annulation de ses engagements publics de campagne pour les deux prochains jours. À la tête de l’état depuis 20 ans, Erdogan prévoyait de prendre la parole dans plusieurs localités du pays et devait inaugurer la première centrale nucléaire du pays. Il assistera finalement à l’événement par visioconférence. Une inauguration qui devait constituer l’un des moments forts de la semaine avec la visite de Vladimir Poutine qui s’exprimera aussi par visioconférence.

Des rumeurs de crise cardiaque

Il en fallait peu pour lancer les rumeurs sur l’état de santé du président. Certains affirment même que le chef de l’État turc aurait subi une crise cardiaque et serait hospitalisé. Des propos démentis mercredi soir par le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun : “Nous rejetons catégoriquement de telles affirmations infondées concernant la santé du président Erdogan” , a-t-il tweeté, partageant des captures d’écran de tweets très relayés affirmant que le président turc avait été victime d’une crise cardiaque.

La santé du dirigeant turc avait déjà alimenté les spéculations après une opération du gros intestin fin 2011, suivie d’une nouvelle intervention chirurgicale l’année suivante. Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait démenti publiquement souffrir d’un cancer du côlon, expliquant que les opérations visaient à lui enlever des polypes.

Une campagne épuisante

À l’approche des scrutins présidentiels et législatifs, le président turc, âge de 69 ans, n’a ménagé aucun effort. Enchainant les discours de campagne (deux à trois meetings par jour) il avait aussi, pendant le Ramadan, rompu le jeûne dans des localités différentes. Le reste de son organigramme prévoyait de maintenir un rythme de rencontres élevé à travers le pays dans la dernière ligne droite avant le double scrutin du 14 mai pour lequel tous les instituts de sondage annoncent un score serré.

Suite à son malaise en pleine entrevue, son principal rival Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, candidat de l’Alliance nationale qui réunit six partis de l’opposition, a aussitôt souhaité un “ bon rétablissement ” au chef de l’État. Plusieurs autres dirigeants de l’Alliance comme Meral Aksener, présidente du Bon Parti, deuxième plus importante formation de la coalition d’opposition, lui ont aussi adressé leurs vœux de rétablissement.

27 avril 2023

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