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ERDOGAN EN TÊTE, VERS UN SECOND TOUR INÉDIT

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Devancé dans les sondages par son rival, Recep Tayip Erdogan sort finalement en tête du premier tour de la présidentielle. Avec 49,4 % des suffrages, il est en mesure de décrocher un troisième mandat d’affilée.

Ce dimanche, ils étaient 64 millions d’électeurs turcs à se rendre aux urnes. Un taux de participation qui frôle les 90 %, selon l’AFP. Aujourd’hui, au lendemain du scrutin présidentiel, les résultats définitifs se font toujours attendre. Le président sortant Recep Tayyip Erdogan est en tête avec 49,42 % des voix, selon les derniers chiffres de la Commission électorale turque. Son opposant Kemal Kilicdaroglu est à cinq points derrière avec 44,95 %.

Vers un scrutin déterminant
Pour la première fois de sa carrière, le président sortant Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, n’a pas remporté l’élection dès le premier tour, recueillant 49,4 % des suffrages. Son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, contrairement aux prévisions de la quasi-totalité des sondages qui le donnaient en tête ces dernières semaines, arrive en deuxième position, avec presque 45 %. Un second tour aura donc lieu le 28 mai.
Cette élection est déterminante pour savoir non seulement qui dirigera la Turquie, mais aussi quelle sera l’orientation de la politique étrangère de cette puissance régionale de 85 millions d’habitants, notamment dans ses relations avec ses alliés traditionnels et avec la Russie.

Le renouveau avec l’opposition

La politique d’Erdogan qui veut faire de son pays une puissance régionale incontournable séduit beaucoup les Turcs. Cela s’est vu à quelques semaines des élections. Lorsque le porte-aéronefs Anadolu flambant neuf, construit par des ingénieurs et selon des plans espagnols, a été ancré dans le Bosphore et ouvert au public. Les gens sont venus en masse pour monter à bord. Ils étaient éblouis et croyaient ce que disait le président turc, à savoir que le porte-aéronefs était de fabrication 100 % turque. Une manière de leur vendre du rêve.

Contrairement à Erdogan, l’opposition aurait une politique étrangère plus apaisée et plus rationnelle. Les relations avec l’Europe, les États-Unis, l’OTAN reprendraient un cours normal. Les possibilités de remettre à plat les questions épineuses seraient beaucoup plus élevées. Quant aux relations avec Moscou, elles seraient plus institutionnalisées. Selon plusieurs experts, la relation entre Erdogan et Poutine est très personnelle, tout est basé sur le lien magique.

Les résultats provisoires montrent à quel point la Turquie est polarisée. M. Erdogan se présente en position de force au second tour, alors que les résultats préliminaires des élections législatives qui se sont déroulées le même jour donnent à l’alliance au pouvoir – le Parti de la justice et du développement (AKP) et son allié, le Parti de l’action nationaliste (MHP) – une majorité parlementaire.

Marie Claire DIOUF (Stagiaire)

15 mai 2023


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