Terra Africa outille les journalistes sur la problématique du changement climatique. En marge du Séminaire régional qui se tient à Abidjan, son directeur général Alan Dreanic revient sur les enjeux de ce projet.
Quel est l’enjeux qu’il y a derrière le projet Terra Africa pour les pays qui sont venus à Abidjan ?
Le premier enjeu fondamental, c’est l’appropriation des enjeux du changement climatique par les journalistes, par les médias. Nous croyons beaucoup que ça ne sert à rien que des médias du Nord, même notre maison mère Rfi, France 24 en parlent. Il faut que ça soit les médias locaux qui se l’approprient, qui en parlent, y compris dans les langues locales pour que les gens s’éveillent, soient sensibilisés et poussent leurs gouvernants à réagir.
Justement, comment vous comptez faire pour que les médias puissent être impliqués, placés au cœur du traitement médiatique en Afrique ?
À notre petite échelle, ce qu’on fait, c’est vous aider à vous former et surtout rentrer en contact avec tous les acteurs de ce sujet. Là, comme aujourd’hui, (il parle du séminaire), il y a des scientifiques, des Ong, parce que souvent vous ne parlez pas la même langue. Et on l’a vu tout à l’heure avec quelqu’un des Nations Unies, c’était un langage compliqué, même pour le scientifique qui était excellent, ça reste compliqué. Donc, pour les journalistes, il faut du temps pour comprendre, pour être capable de traduire cela pour des gens qui sont encore plus loin de ça. Il y a un gros travail de mise en réseau, qui est pour moi la première des formations, et puis après, apprendre à lire les rapports, à comprendre. (…)
Et qu’en est-il de la production ?
Terra Africa aussi croit que la formation est importante. Donc, dans le cadre de Terra Africa, on va voir comment accompagner dans la production avec des coachs. Et souvent, on fait de petits concours pour valoriser les meilleurs contenus qui vont être produits en radio, sur le net, la presse écrite, la télé, et surtout voir ce qui peut avoir un vrai impact. Il s’agira de toucher les gens localement, provoquer des réactions et avancer. Moi, je crois beaucoup au rôle des médias.
Quelles sont les attentes dans le court, moyen et long terme ?
Je commence par le court terme, déjà que tous les médias qui sont là repartent en ayant appris quelque chose qu’ils vont pouvoir transmettre, c’est ça l’importance parce que ça va rester. Donc en moyen terme, il y a effet domino, car vous allez peut-être former d’autres collègues à développer des contenus sur les médias. Et à long terme, c’est de réussir à sensibiliser, éveiller, éduquer les jeunes et que l’ensemble des acteurs arrivent à se mobiliser pour trouver des solutions. Vous avez des opportunités en Afrique parce que vous êtes en train de construire beaucoup de choses par exemple en Afrique. Pour nous c’est trop tard. On est obligé de déconstruire, de tout recasser pour recommencer. Nous sommes tous là pour améliorer le monde dans lequel on vit.
Par Adama Aïdara KANTE (Envoyée spéciale à Abidjan)
8 décembre 2022