La 8ème édition du Forum de Dakar sur paix et sécurité en Afrique a vécu. Organisé au Centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, les lundi 24 et mardi 25 octobre, le Forum a enregistré, en plus de la présence effective du chef de l’État sénégalais, Macky Sall, celle des Présidents angolais, Joao Goncalves Lourenço, cap-verdien, José Maria Névés et du Vice Premier ministre de la Guinée Bissau Mario Soares Sambou. Ces derniers étaient à Dakar au titre d’invités d’honneur.
L’Afrique lusophone en vedette
Un choix orienté vers les lusophones qui est loin d’être gratuit car renvoyant non seulement à la diversité linguistique qui caractérise le continent africain, mais aussi et surtout au fait que ces dirigeants sont à la tête de pays situés sur la frange atlantique comme le Sénégal.
Dans un contexte où le Sénégal est en plein développement de ses gisements pétroliers et gaziers, avoir à ses côtés un pays comme l’Angola dans un forum où il est question de paix et de sécurité, est une grosse opportunité. Pourquoi ? Parce que l’Angola est une puissance pétrolière et gazière qui, du fait qu’il a, comme le Sénégal, l’essentiel de ses plateformes en haute mer, a capitalisé une grosse expérience en matière de prévention et de lutte contre la piraterie et, d’une manière générale, l’insécurité au large.
Pour ce qui concerne le Cap-Vert et la Guinée-Bissau, leur présence lors du Forum en tant qu’invités d’honneur s’explique par le fait qu’ils sont des voisins immédiats du Sénégal, donc partagent des frontières marines et terrestres. Sans oublier que le thème de cette 8ème édition qui a porté sur : « L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souverainetés » appelle aussi leur présence.
En tout cas, la ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Aïssata Tall Sall a rappelé, lors de la cérémonie de clôture, que les Chefs d’État et de gouvernement présents (Cap-Vert, Angola) ont tous plaidé pour une meilleure intégration africaine, en vue d’un meilleur impact de l’Afrique dans les relations internationales et dans les niveaux de prise de décision.
Ainsi, le président de la République du Cap-Vert, José Maria Névés, a soutenu, lundi, que le continent africain disposait de toutes les ressources nécessaires pour réaliser son propre développement. Ce forum, selon lui, est le symbole d’une Afrique « positive et ambitieuse qui tend à rendre aux Africains, le sourire et la dignité ».
Sachant que l’ordre mondial est en perpétuelle mutation, le Président Cap-verdien a évoqué, « les ruptures constitutionnelles, le terrorisme, la pauvreté, les problèmes climatiques », sont entre autres, des difficultés qui « anéantissent les efforts de développement difficilement acquis ».
Quant à son homologue angolais, le Président Joao Manuel Gonçalves Lourenço, il a plaidé pour des actions communes afin de faire cesser les conflits qui perdurent en Afrique.
Dakar-Luanda : un flirt qui se renforce
« Pour que cessent les conflits en Afrique, il nous faut mettre en place des actions communes, car ils perdurent dans le continent africain », a soutenu Joao Manuel Gonçalves Lourenço à la cérémonie d’ouverture de la 8ème édition du Forum Paix et Sécurité de Dakar qui s’est tenu à Diamniadio. Selon le président angolais, l’instabilité sécuritaire mérite de profondes réflexions afin de trouver une paix durable. Toutefois, il n’en souligne pas moins qu’il y a des « signes encourageants » dans la recherche de paix et de sécurité dans le continent africain.
Pour sûr, ces dernières années, le Sénégal et l’Angola ont multiplié les initiatives bilatérales pour tirer profit des belles opportunités qui s’offrent aux deux pays. On se rappelle de la visite du Président Macky Sall en Angola, du 24 au 26 mai 2022, sur invitation de Son Excellence João Lourenço, qui marque une nouvelle étape dans le réchauffement de l’axe Dakar-Luanda. Ainsi, il est à noter qu’entre 2021 et 2022, de grands bonds ont été effectués dans ce sens. On pourrait citer la signature d’importants accords relatifs à la coopération technique scientifique et économique, l’établissement d’une commission mixte bilatérale, entre autres.
L’occasion était belle pour Macky Sall, en sa qualité de président en exercice de l’Union Africaine, pour aborder avec son homologue angolais des problématiques majeures liées à la sécurité avec un accent particulier sur la sécurisation de la navigation sur le Golfe de Guinée. Cerise sur le gâteau, les importantes découvertes d’hydrocarbures au Sénégal constituent un axe de collaboration à explorer avec l’Angola dans le cadre de la commission mixte bilatérale et de la coopération technique scientifique.
M. THIOBANE
26 octobre 2022