Pendant quatre jours, Dakar a vibré au rythme de la diversité musicale. L’Esplanade du Musée des civilisations noires (Mcn), qui fait face au Grand Théâtre, a ainsi refusé du monde vendredi et samedi soir. Les artistes ont assuré un show époustouflant dans le cadre de la 18e édition des All-Africa Music (Afrima).

Les notes africaines ont rythmé Dakar vendredi et tout le long du week-end. Un concert musical assuré par des artistes venus de tous les horizons, à l’occasion de la 8e édition des All-Africa Music (Afrima). Un événement qui récompense et célèbre les œuvres musicales, les talents et la créativité sur le continent africain tout en promouvant leur patrimoine culturel africain. Malgré la fraicheur du soir, le public composé de toutes les nationalités, a effectué le déplacement en nombre pour communier avec ses idoles. A juste raison, car il n’est pas donné tous les jours de voir un artiste de dimension internationale se produire gratuitement. Grâce à Afrima, qui arrive pour la première fois dans un pays francophone, il y avait de quoi satisfaire sa curiosité. L’initiateur, Mike Dada, et le comité d’organisation n’ont pas lésiné sur les moyens.

De grands noms de la musique africaine ont en effet effectué le déplacement pour servir un show d’enfer. « Dakar est froid, mais on va vous réchauffer, vous gaver d’une belle ambiance. Puisque le Sénégal est le pays le plus doux, où les plus belles et élégantes femmes se retrouvent ici », lance un des Mc, l’Ivoirien Willy Dumbo. « Ah, mon frère, vous n’avez pas tort, Abidjan aussi est doux. L’Afrique dans son en entièreté est un beau continent », renchérit l’animateur vedette de la 2STV, Pape Sidi Fall. C’est sur ces mots de flatterie que le show démarre. L’imposante scène avec un décor de couleur aux allures d’une boite de nuit, trouve des occupants. La foule, à majorité jeune, commence à bouger. Chacun veut être au-devant de la scène pour ne rien rater. Mais seuls les détenteurs d’un badge « All Access », ou une invitation auront ce privilège. Les autres restent au niveau de la fosse appelée Guetou Beye (enclos de chèvre). Les artistes devant se produire sont au niveau du Backstage pour faire du suspens, la lumière est éteinte, seuls les téléphones portables éclairent le lieu qui souffle un vent glacial.

L’unité africaine, une priorité
Le ton est donné par les maîtres de cérémonie. Et c’est parti pour plus de 4 heures de spectacle pendant lesquelles le public a sauté, dansé, crié à « chœur » joie, au son des artistes qui se sont relayés sur la scène. Pour souhaiter la bienvenue à leur hôte, les artistes sénégalais ont ouvert le bal, avec du mbalax, en passant par le rap, afro trap, etc. Il s’agit de Jaaman, Dieyla, Mamy Victory, Leuz Diwan-J, Xuman, Jahman, Doug E Tee, entre autres. Ce dernier s’est réjoui de la tenue d’Afrima en terre francophone, notamment sénégalaise et a lancé un plaidoyer. « L’Afrique est le plus beau des continents. Il faut s’unir pour la réussite de notre continent. On a besoin de ce genre d’événement ici, l’Afrique doit s’unir. Cet évènement symbolise quelque chose de très puissant, puisque c’est l’Afrique sur une même scène. Ça nous honore », dit-il. Le clou de la soirée été la prestation des artistes nigérians. Tiwa Savage, une bête de scène, habillée d’un ensemble culote noir et blanc, les cheveux bien teintés, pieds nus, danse avec grâce et classe, offre par moment des sourires à son public. Elle a assuré un show et gratifié le public de plus de 10 titres de sa discographie où chaque morceau est entonné en chœur par ces jeunes déchainés. Certains en ont même oublié la fraicheur grâce à des pas de danse endiablés. Ils ont fini par enlever leur veste ou pullover pour être plus à l’aise.

Réconciliation des jumeaux
L’apothéose du concert a été le duo choc des frères P-Square. « Enfin Dakar ! », lancent-ils sous des cris hystériques. Habillés tous en tenue noire avec des gilets vert-fluo, ils ont tenu en haleine les spectateurs, de par leurs chants et leurs pas de danse. Ils ont ému par les retrouvailles de ces jumeaux qui se sont séparés pendant 5 ans à cause d’une brouille familiale. « Oh, c’est beau, nous retrouvons nos jumeaux sur une même scène », murmure une bande d’amis. D’ailleurs, pour un salut final, ils se sont mis à genou pour dire merci au public qui a toujours été avant là, avant de s’excuser. « Malgré notre longue absence, vous continuez toujours à nous supporter. Nous sommes de retour », se sont-ils réjouis. Et en guise de remerciement, ils ont offert leur T-shirts au public en les jetant sur la foule, qui tombe sur les épaules d’un policier, qui le balance sur la foule. Un jeune homme de taille moyenne, teint clair, s’est retrouvé en hystérie, car fou de joie d’avoir rattrapé au vol un T-shirt de son idole. Il sautillait de bonheur au point même de faire des jaloux à ses côtés.