Quatre années après la mort dans des circonstances tragiques de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène, sa famille va faire face à la presse ce lundi. Elle va réclamer que cette affaire qui avait tenu en haleine le pays pendant plusieurs jours soit enfin élucidée et que les coupables soient punis.

Le 15 mai 2018, Mouhamadou Fallou Sène étudiant en licence 2 option lettres modernes à l’université Gaston Berger de Saint Louis, succombait à ses blessures à la suite des affrontements entre les forces de l’ordre et les étudiants qui demandaient le paiement des bourses et de meilleures conditions d’étude.

L’autopsie effectuait dans une structure sanitaire de la place concluait que la victime avait succombé « d’une hémorragie de grande abondance avec une arme à feu ». Le Procureur de la République auprès du tribunal de grande instance de Dakar d’alors avait ouvert une enquête et annoncé, à l’occasion d’une conférence de presse en 2019, la saisine de la Brigade prévôtale et une autorisation de la hiérarchie à poursuivre le gendarme présumé auteur du tir fatal.

S’exprimant lors d’une conférence de presse, il a précisé qu’en raison de la particularité de cette affaire impliquant un gendarme, il a dû attendre. Par la suite, ce gendarme, officier de son état avait été inculpé et placé sous contrôle judiciaire. Quatre années plus tard, l’enquête est au point mort d’après des sources proches du milieu judiciaire. D’ailleurs, l’avocat de la famille envisageait en l’absence de réponse de la part de la justice sénégalaise, de saisir la cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Depuis lors, force est de constater que les choses n’avancent pas. D’ailleurs, le 18 novembre 2019, l’ONG Amnesty International avait saisit par correspondance l’ancien garde des sceaux Me Malick SALL au sujet de cette affaire. L’ONG demandait de « Diligenter l’enquête judiciaire afin que toute la lumière soit faite sur la mort de Mouhamadou Fallou Sène, veiller à ce que toutes les personnes impliquées dans la mort de Mouhamadou Fallou Sène rendent compte de leurs actes, lutter contre l’impunité liée aux violations des droits humains. » Pour rappel, lors de son décès, Mouhamadou Fallou Sène, venait de fêter la veille ses 26 ans. Il était marié et père d’un enfant. Son épouse et ses frères sont depuis lors recrutés au niveau des centres universitaires régionaux de Bambey et de Thiès.