Le 11e Plan d’action, annoncé par les centrales syndicales d’enseignants, a fait réagir le Gouvernement. Ce mercredi, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo (ADD), entouré de ses collègues de l’Éducation nationale, Mamadou Talla, et du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, Mansour Sy, ont fait face à la presse pour se dédouaner des accusations des syndicalistes d’enseignants. Lesquelles consistent à dire que leurs revenus ont été fiscalisés à plus de 50%. Face à ce qu’ils considèrent comme une forfaiture, les syndicalistes comptent boycotter les examens de fin d’année qui s’approchent. Mais leur argument a été catégoriquement rejeté par ADD. « Ils disent que l’imposition sur leurs revenus est plus de 50%. Ce n’est pas exact. Il est impossible qu’un enseignant reçoive un impôt de plus de 43% », a indiqué le ministre des Finances.
C’était le 26 février 2022 que le Gouvernement et les syndicalistes d’enseignants avaient signé un protocole d’accord qui portait sur 7 points. La revalorisation de la prime scolaire, l’indemnité spéciale d’enseignement étaient, entre autres, point de revendications des enseignants.
Par rapport à la prime scolaire qui concerne les instituteurs, instituteurs adjoints, maîtres d’enseignants technique et professionnel et maîtres contractuels, ADD renseigne qu’elle a connu une augmentation 220%. Ce qui le pousse à dire : « Jamais, dans l’histoire du Sénégal, les enseignants ont connu une telle augmentation ». Selon le ministre, le principe de l’imposition des revenus des enseignants était signé et paraphé. Seule l’indemnité de logement est exempte d’imposition sur le protocole. « La bonne démarche aurait été d’attendre de recevoir leurs bulletins de salaire du mois de mai avant d’apprécier », a-t-il estimé.
Face à la menace des enseignants sur la fin de l’année scolaire, le ministre de l’Éducation nationale, Mamadou Talla, rassure les parents d’élève. « L’État fera tout pour assurer la continuité de l’enseignement et l’apprentissage », a-t-il déclaré. Estimant que le Gouvernement a consenti d’énormes efforts malgré la crise mondiale, le ministre de l’Éducation nationale considère que les enfants ne doivent pas être sacrifiés. « Depuis 2018, il n’y a pas un engagement financier signé et non respecté. L’État est même allé haut delà de ce qu’il pouvait », a-t-il déclaré.
Babacar FALL
26 mai 2022