Le Collectif des médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes en spécialisation au Sénégal a décidé de décréter 72 heures de grève. Un plan d’action, signe de protestation contre l’arrestation de leur collègue Aminatou Françoise Adégniiké Bangola arrêtée et placée en garde à vue le 29 mars dernier. Cela après avoir consulté Ousmane Sonko à Suma Assistance.

Les médecins sont très remontés contre les arrestations de leurs collègues dans l’exercice de leurs fonctions. Face à la presse, samedi 1er avril à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie (Fmpo), ils clament la cessation de ces arrestations de leurs collègues. Et invitent le président de la République à régler cette question.

Mbaye Séne, leur porte-parole, soutient : « Nous vous avons invité pour trois points essentiels : il s’agit d’abord la libération sans condition de nos collègues particulièrement le docteur Aminata Ds3 en gynécologie qui a été arrêtée injustement et dans l’exercice de sa médecine ». Meurtri par cette situation, le président évoque « une arrestation arbitraire ». Parce qu’étant étudiante régulièrement inscrite, étant une diplômée de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), docteur en spécialisation inscrite en 2e année au niveau de l’Unité de formation et de recherche (Ufr) en santé de Thiès, étant toujours au Sénégal, « nous ne comprenons pas dans quel sens elle lui sera interdite ou qu’on lui cause un tort allant à l’interdiction d’exercer sa médecine », se désole-t-il.

« Il n’est plus question qu’on nous prenne et qu’on amène au tribunal ou en prison comme des malfrats »
Face à cette situation, il invite le chef de l’État à se saisir de la question. « Nous interpellons le président de la République pour qu’il se saisisse de la question ». Parce qu’il s’agit, selon le docteur Séne, d’une question que nous avons longtemps adressée aux autorités.

Et jusqu’à présent nous n’avons pas reçu de réponse. Le ministère de la Santé nous avait dit qu’à partir de 2023, les primes de garde allaient être revalorisées et la question des gardes allaient être discutée et « jusqu’à présent rien n’a été fait », a-t-il regretté.

Fort de tous ces constats, Mbaye Séne annonce qu’ils vont rester 3 jours sans aller à l’hôpital « pour que la population puisse comprendre le rôle que nous avons dans le système de santé. Mais également qu’elles puissent comprendre les motifs qui ont fait qu’aujourd’hui nous ne sommes pas allés à l’hôpital le samedi, le dimanche et le lundi prochain », a-t-il décliné comme objectif du plan de lutte.

Pour le Comes, il n’est plus question qu’on prenne leurs collègues médecins, leurs collègues Des pour « des raisons que personne n’arrive à expliquer sans pour autant passer par l’ordre des médecins ». Mbaye Séne est ainsi d’avis que « l’ordre est l’organe de régulation et nous pensons que s’il y a des problèmes notés dans l’exercice d’un collègue médecin, il est du devoir de l’Etat de saisir l’ordre des médecins et l’ordre des médecins devra faire ce qu’il faut faire ». « Mais il n’est plus question qu’on nous prenne et qu’on amène au tribunal ou en prison comme des malfrats comme si nous étions en train de faire du mal. Alors que notre seul tort c’est de vouloir servir notre pays au détriment de notre propre personnalité », a prévenu le Comes par la voix de son président.