Dans un rapport intitulé Afrique numérique : transformation technologique pour l’emploi, la Banque mondiale explique comment les outils numériques et les avancées dans ce domaine peuvent faire de l’Afrique un acteur majeur du monde à venir. Selon Andrew Dabalen, économiste en chef de l’organisation au niveau de l’Afrique, développer le numérique pourrait combler le retard que connait aujourd’hui le continent en comparaison aux
autres continents.
Le second continent le plus peuplé, qui abrite également la population la plus jeune, est confronté au défi d’employer toute cette main d’œuvre potentielle. Selon la Banque mondiale, le numérique est la solution à ce problème. Preuve en est l’augmentation à la vie active de 3% dans les zones connectées
depuis au moins 3 ans au Nigéria, ainsi qu’une hausse d’1% des emplois salariés. Le numérique a également, selon le rapport de la Banque mondiale, aidé à faire reculer le taux de ménages vivant
sous le seuil de pauvreté en Tanzanie de 7%.
Il existe cependant des disparités au niveau de la couverture numérique dans les différents pays du continent. L’Afrique du Sud affiche un taux de 53% d’utilisateurs des services 4G, tandis que ce même chiffre descend à 6% au Soudan du Sud, pays le plus pauvre du continent. L’apport numérique permettrait non seulement à des populations jusqu’ici à l’écart du développement continental de rattraper leurs voisins, mais également aux entreprises africaines de se hisser au niveau mondial. La Banque mondiale souligne ainsi le fait que l’écart entre microentreprises et entreprises formelles ne cesse de se creuser, ces dernières bénéficiant plus aisément d’un accès aux dernières technologies.
Quand on connaît le terreau fertile d’idées d’entrepreneuriat qu’est l’Afrique, il ne fait aucun doute qu’un accès au réseau mondial aiderait grandement à développer l’économie de plusieurs pays.
Selon la directrice du développement numérique à la Banque mondiale, Christine Zhenwei Qiang, le continent africain a besoin « de réformes sectorielles continues et d’investissements publics ciblés » afin de libérer le plein potentiel de sa population. Ainsi, la Banque mondiale appelle à la mise en place de politiques de soutien, d’aide au numérique par les pouvoirs en place afin de garantir une participation optimale de la population dans le monde numérique moderne. L’éducation, la sensibilisation et l’apprentissage sont les moyens principaux préconisés par l’organisation afin que les futurs africains soient à même d’évoluer dans le monde numérique au même titre que ceux du reste du monde.
« Combler ce retard renforcerait le potentiel du continent à créer des emplois pour sa population qui augmente et à stimuler la reprise économique dans un monde hautement numérisé », selon Andrew Dabalen et cela passe par des politiques d’accompagnement par les dirigeants afin de tirer les populations africaines vers le haut.
Khalil NDIAYE (Stagiaire)
13 mars 2023