« Dans le cadre du mois du consommer local, je félicite tous nos producteurs, dont Maraz Origins, pour l’excellente qualité de ses articles, produits avec le soutien de la DER. Ensemble, achetons sénégalais, soutenons le consommer local », a tweeté le chef de l’État, Macky Sall.
Un appel qu’approuve Daba Sène qu’un fin châle protège du vent qui soulève la poussière entre les deux voies sur les Allées Khalifa Ababacar SY, au Jet d’eau.
La dame âgée d’une cinquantaine d’années, s’active dans la vente de fruits locaux depuis 12 ans. Elle en propose selon la saison. Le constat a été fait ce jeudi 12 janvier 2023. Ce mois de janvier, elle vend de la mandarine, du pamplemousse, de la papaye et du melon. « Je ne vends que des produits locaux. Il faut goûter, c’est sucré », vend-elle, indiquant que ces fruits sont cultivés entre la Casamance, Sindian et Sébikotane.
Après, nous confie-t-elle, ce sera la saison de la mangue. Ça coïncidera avec le ramadan en mars prochain. Période à laquelle les jeûneurs pourront toujours consommer de la papaye.
Mais, compte tenu du contexte, la vendeuse est obligée de casser les prix pour trouver des clients, vendant le bol contenant 2Kg d’agrumes à 1 000 F CFA. « Je ne fais pas beaucoup de bénéfices parce que si je vends plus cher, je risque de rester avec des invendus. Mes fruits vont pourrir ici. La vie est chère maintenant. Tout le monde se plaint. Il faut savoir que c’est avec mes recettes que je fais vivre mes enfants et que je paye leur scolarité aussi. Le plus grand a 19 ans. Il va bientôt passer le Bac. Je participe à une tontine et je cotise tous les mois. Ça sert aussi. J’assure aussi la dépense quotidienne pour au moins un repas par jour. »
Daba Sène, qui n’arrive plus à effectuer le déplacement jusqu’en Casamance faute de moyens, explique qu’elle parvient à se faire livrer à travers le bateau qui assure la liaison Dakar-Ziguinchor. « Un client me fait livrer deux caisses remplies de mandarines que j’achète à 37 000 F CFA. » Pour la Papaye, « je me rends à Sébikhotane », dit-elle.
Elle plaide la baisse des taxes. « Pour chaque caisse de fruits, je paie 1 500 F CFA. On doit aussi payer 200 F CFA, pour la levée de la marchandise. Je ne vous parle pas encore du transport. Comme l’État est en train de subventionner, il doit aussi voir ce qu’il peut faire pour améliorer le secteur. Je pense qu’il est important aussi de voir comment aider les producteurs surtout ceux qui cultivent les fruits. Cela va forcément se répercuter positivement sur notre activité. Par exemple, je suis sur une place piétonne. Je prends des risques. Je suis exposée mais il faut que je vende pour nourrir mes enfants. Je quitte Niarry Tally tôt le matin, tous les jours, qu’il pleuve ou qu’il vente. Je ne peux pas rester à la maison. Si j’ai plus de bénéfices, la première chose à faire, c’est de me procurer une place plus appropriée ».
Dié BA
13 janvier 2023