Ce mardi 09 aout, le ministre de la Réconciliation ivoirienne, Kouadio Konan Bertin, lors d’un entretien télévisé, s’est prononcé sur la grâce présidentielle accordée à Laurent Gbagbo samedi, un geste qui n’a pas été du goût de l’ancien président, absent dimanche à Yamoussoukro lors de la fête de l’indépendance.
Il voulait faire le bilan de ses 20 premiers mois à la tête du ministère de la Réconciliation et de la cohésion nationale, selon un correspondant de RFI.
Kouadio Konan Bertin a pointé du doigt l’attentisme de l’opposition. « L’amnistie relève de la loi, la loi se prend à l’Assemblée, au parlement. Si tant est que nos frères de PPA-CI veulent une amnistie, alors même qu’ils ont des députés et un groupe parlementaire, pourquoi n’ont-ils pas emprunté cette voie eux-mêmes ? »
La différence est de taille pour Laurent Gbagbo, puisque la grâce, contrairement à l’amnistie, ne supprime pas la condamnation du casier judiciaire. Condamnation que le PPA-CI conteste vivement, puisqu’elle a été prononcée en l’absence de l’ancien chef d’État. Elle l’empêcherait d’ailleurs de se représenter à l’élection présidentielle de 2025. Et pour cause, son parti, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a expliqué mardi que Laurent Gbagbo avait demandé non pas une grâce, mais une amnistie lors du dialogue politique.
Mais sur le sujet, le ministre balaie la critique. « Comment voulez-vous qu’en 2022, ce qui nous préoccupe, ce soit la candidature d’un individu ? Nous voulons bâtir la paix, créer les conditions d’élections apaisées en 2025. La priorité, ce n’est pas de dégager maintenant les candidatures. » L’épisode semble mettre un coup d’arrêt au dialogue politique. Mais le ministre a estimé que Laurent Gbagbo devait accepter ce premier pas dans le processus de réconciliation, selon RFI.
10 août 2022