La Conférence sur les changements climatiques, dite COP 27, du 6 au 18 novembre 2022, a démarré aujourd’hui dimanche à Charm el-Cheikh, en Égypte. Joint par iRadio, le fondateur de l’Institut des métiers de l’environnement et de la métrologie (Imem), Adams Tidjani, abordant les enjeux de la rencontre, invite les pays africains dont le Sénégal à rejeter le « colonialisme climatique ».
« La Cop27 va se passer, cette année, dans un contexte assez particulier, a-t-il campé. Puisque le monde connait aujourd’hui une crise sanitaire, énergétique et alimentaire sans précédente. En plus de cela, vous avez la guerre de l’Ukraine qui vient exacerber la situation dans laquelle se trouve le monde. Il est bien entendu que les enjeux se seraient de pouvoir limiter le réchauffement climatique à 1,5° C, mais il ne faut pas se leurrer, on va dépasser les 2 degrés. On atteindra même les 3° ».
L’environnementaliste en conclut que « la question qu’il faut se poser, (c’est) est-ce que les pays développés sont prêts justement à mettre leurs intérêts sous le coude pour sauver la planète ? » Il en doute : « Je pense que non, a-t-il en effet répondu. Chacun va essayer de défendre ses positions et continuer à polluer. »
Mais, « ce qui est paradoxal », s’indigne-t-il : « c’est qu’ils demandent à l’Afrique aujourd’hui, de réduire sa pollution ou de ne pas polluer. En fait, c’est le principe, nous, nous avons pollué, mais ne faites pas ce que nous avons fait. Faites ce que nous vous disons. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas l’accepter par rapport à l’exploitation de nos ressources naturelles. Je pense que sur ce point, le Congo et le Sénégal ont pris la décision d’exploiter leurs ressources naturelles que sont le pétrole et le gaz, et c’est tout à fait légitime. Nous devons exploiter ces ressources naturelles et nous développer. Je pense que tous les pays africains doivent se développer pour dire non à ce qu’on appelle le colonialisme climatique ».
Dié BA
6 novembre 2022