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LE TÉMOIGNAGE ÉMOUVANT DU JOURNALISTE MAMADOU NDIAYE SUR JEAN MEISSA DIOP

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Les 33 étudiants de la 50e promotion du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) ont comme parrain feu Jean Meissa Diop. Lors de la cérémonie de remise de diplômes à ces étudiants, ce jeudi, le journaliste Mamadou Ndiaye, ami du parrain a fait un témoignage émouvant. « Besoin de maîtrise et le soin chatouilleux qu’il porte à la qualité de l’écriture remonte à plus loin. Il a connu très vite la célébrité. Mais il était en quête de notoriété. En famille, les Diop parlent des heures d’histoire, littérature, cinéma, culture. Leur finesse vient sûrement de cet éclectisme paternel. Beaucoup de CONSCIENCE et une forme GRAVITÉ habitait Jean de façon constante et conséquente », a-t-il témoigné devant l’épouse du défunt, les ministres Moussa Baldé, Alioune Ndoye, entre autres, autorités.

Poursuivant, il ajoute : « passionné de Culture, il s’immerge dans tous les cercles qui comptent. Le sentiment d’étrangeté du monde ne le désarçonne pas. Au contraire. Au contact des Jeunes, il exerce une forme d’emprise payante et enthousiasmante. Son pointillisme cultive les vertus de la souffrance quand pleuvent les mauvais coups de la vie. Il avait toujours en coin ce côté rieur pour se jouer du tragique. Jean a, tout au long de sa courte vie, gardé son naturel et sa sincérité qui ont imprégné l’univers de la Culture et lui ont valu RECONNAISSANCE. "Unanime" ». Le journaliste Mamadou Ndiaye qui se souvient encore de son compagnonnage avec le défunt parrain rappelle à l’assistance que Jean était : « Journaliste curieux, cultivé, érudit. Le temps long l’habite. Il se désolait de l’inversion du rapport au temps qui privilégie l’instant et non le recul, la surface et non la profondeur, les saillies et non la réflexion. Jean dégageait un visage lisse mais sommeillait en lui un redoutable pamphlétaire qui manie avec dextérité (la satire ou la polémique) qui combat, riposte ou prend position ».

Donc pour Mamadou Ndiaye, Jean a personnifié le Serment de Théophraste au point de rafler la mise sur la longue durée. Il en veut pour preuve le fait qu’il soit célébré à titre posthume. « Chez lui le courage à valeur de sacrifice. Courageux, Jean l’était. Tant par les sujets abordés, que par les articles rédigés ou ses prises de position osées sans jamais céder aux sirènes de l’opportunisme. Mais attention : le courage qui le caractérisait, il l’enrobait dans une stupéfiante lucidité. Si bien que personne ne trouvait à redire sur ses "papiers" une fois "bouclés" », a-t-il souligné. Avant de conclure : « il ramait souvent à contre-courant. Érosion de la crédibilité. L’économiste Pareto affirmait que la vie des démocraties ressemble ou s’apparente à des cycles. J’ose le transposer dans le journalisme en acceptant de croire que Jean le confirmerait. Sans trahir sa pensée pratique, le cycle journalistique comporte la Jeunesse, la maturité et la vieillesse. Il ne conçoit pas un journalisme béat. Pas plus qu’il ne tolère mou, passif ou agressif à volonté ».

Cheikh Moussa SARR
Abdoulaye SYLLA (Photo)

26 mai 2023


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