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LES EXPERTS DES NATIONS-UNIES ALERTENT ENCORE SUR LES EÉNERGIES FOSSILES

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Les tempêtes, sécheresses et inondations sont 15 fois plus mortelles dans les régions vulnérables. C’est l’une des nombreuses alertes et conclusions de la science climatique. Après deux reports à cause notamment de la pandémie covid 19, le groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publie ce lundi 20 mars 2023 son sixième rapport sur la base des dernières conclusions d’évaluation sur le climat. Des experts unanimes sur les énergies fossiles, leur utilisation met en péril l’humanité.

La furie du réchauffement climatique
C’est une synthèse des trois derniers rapports d’évaluation et spéciaux des experts des Nations-Unies sur le climat. Tous se rejoignent sur un point : le réchauffement climatique a fini d’atteindre sa vitesse de croisière avec des conséquences désastreuses sur la planète.

Face au drame climatique, la science climatique récuse toute tentative de scepticisme. Elle met en avant le consensus scientifique selon lequel le changement climatique dû à l’activité́ humaine, menace le bien-être humain, les sociétés et la nature.

Il s’agit là d’une relation de causes à effet, insiste le Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat. Le constat est « sans équivoque » disent les experts du GIEC. « Ces deux derniers millénaires, le climat s’est réchauffé à une vitesse inédite à cause des activités humaines tandis que les dix dernières années étaient les plus chaudes depuis 125 000 ans ». Conséquence, font remarquer les experts onusiens : la hausse des températures, les calottes glaciaires, les glaciers ou encore les manteaux neigeux diminuent drastiquement entrainant à leur tour une élévation du niveau des mers, une acidification des océans et des cyclones tropicaux intenses ».

Une observation scientifique illustrée par l’actualité récente au Malawi et au Mozambique. Des pays d’Afrique australe frappés par le cyclone Freddy qui a fait plus 400 morts et plus de 180 000 déplacés.

Une montée en puissance des phénomènes extrêmes en Afrique et ailleurs dans le monde plongeant également des millions de personnes dans une grave insécurité alimentaire. Le pire, alerte la science climatique, les sècheresses et inondations aggravent les crises humanitaires et les conflits armés.

La dépense aux combustibles, première cause du changement climatique
Cette partie du sixième rapport d’évaluation sur le climat devrait particulièrement intéresser des pays comme le Sénégal. Mais déjà, le président Macky Sall l’a maintes fois déclaré et à qui veut l’entendre : le pays compte sur les ressources d’hydrocarbures pour construire son émergence. La justification, d’après lui, il est hors de question que les africains y renoncent alors que les autres continents en ont largement profité pour développer leurs pays.

Sans faire allusion aux positionnements des uns et des autres, la synthèse du rapport climatique tranche le débat : la dépendance aux combustibles fossiles est la première cause du changement climatique. Un argumentaire justifié par les récents chiffres. En 2019, le charbon est responsable de 33 % des émissions de CO2 liées à l’activité́ humaine, devant le pétrole (29 %) et le gaz (18 %). Malgré les nombreuses alertes, les combustibles fossiles continuent d’attirer les financements publics et privés et, par conséquent, les émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) ne cessent d’augmenter dans tous les secteurs et sous-secteurs. Un montant qui sert de baromètre aux scientifiques, dans le secteur des énergies, l’investissement moyen dans les activités relatives aux combustibles fossiles s’élevait à 120 milliards de dollars par an. Et tout ceci prouve d’après eux que les politiques publiques ne profitent pas suffisant des alternatives pour garantir un avenir durable. C’est pourquoi les conclusions soulignent que les engagements nationaux pris par les gouvernements avant la COP26 ne permettront pas de limiter le réchauffement à 1,5 °C. Et le pire, ils se traduiront plutôt par un réchauffement de 2,8 °C à l’échelle mondiale d’ici 2100.

Quelques lueurs d’espoir
Pour le GIEC, il urge de prendre des mesures équitables en faveur de l’adaptation et de l’atténuation dans les décisions politiques et financières. L’une des nombreuses pistes pour limiter le réchauffement à 1, 5 °, est la réduction drastique de la dépendance aux combustibles fossiles.
À l’opposé, les experts prônent une génération des énergies renouvelables. Atteindre cet objectif signifie une baisse au niveau mondial de l’utilisation du charbon, du pétrole et du gaz respectivement de 100, 60 et puis 70 % d’ici 2050.

La synthèse du rapport cite des exemples allant dans le sens du progrès écologique. Au moins 18 pays observent désormais une réduction constante des émissions de CO2 liées à la consommation de Gaz à Effets Serre liées à la production depuis plus de 10 ans. Un autre repère en 2020 toujours 56 pays possédaient des lois climatiques directes dédiées à la réduction des GES et qui couvraient 53 % des émissions mondiales dans un contexte où les litiges climatiques se multiplient, partout dans le monde y compris au Sénégal.

Pape Ibrahima NDIAYE

20 mars 2023


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