Malgré leur engagement à revoir leurs objectifs climatiques avant la COP 27 de Charm el-Cheikh, en Egypte, début novembre, la plupart des pays du G20, qui représentent à eux seuls 80 % du PIB mondial, n’ont pas soumis de nouveaux objectifs pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Si la date limite était fixée au 23 septembre, il est à noter aujourd’hui, que seuls quelques pays ont bel et bien revu leurs engagements climatiques à la hausse, en amont de la Cop 27. Ils en avaient fait la promesse il y a un an, lors de la précédente COP de Glasgow, au Royaume-Uni. À cette date, seuls 23 pays sur les 200 qui ont signé l’Accord de Glasgow ont soumis de nouveaux plans climatiques à 2030. Et ceux-ci apportent principalement des détails politiques sur les moyens à mettre en œuvre plutôt que des objectifs renforcés.
"En fin de compte, il y a eu très peu de progrès qui a été fait depuis la COP26. La géopolitique est dominée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a ensuite plongé les marchés de l’énergie dans la tourmente, mais nous pensons que les pays devraient aller de l’avant", a expliqué Bill Hare, le PDG de Climate Analytics lors d’un webinaire cité par novethic. "Il reste un énorme écart avec la trajectoire que nous devrions prendre et l’évaluation du Giec a été très claire sur le fait que nous devons réduire et combler cet écart si nous voulons avoir un maximum de chances de limiter le réchauffement à 1,5°C", a-t-il ajouté.
Parmi les pays qui ont tenu leur engagement, il y a notamment l’Indonésie, l’Égypte, hôte de la COP27, ou encore les Émirats arabes unis, hôtes de la COP28.
Parmi les principaux émetteurs, le Brésil même s’il relevé son objectif 2030 de 37 % à 50 % par rapport à 2005, n’en continue pas moins son jeu. Ce qui pousse d’ailleurs le Climate Action Tracker a dire que le plan climatique actualisé du Brésil est donc moins ambitieux qu’auparavant.
Que dire des États-Unis ? L’administration Biden n’a pas mis à jour son objectif, mais a fait des progrès notables en adoptant cet été l’Inflation Reduction Act. Une mseure qualifiée par les spécialistes de la plus importante action jamais entreprise aux États-Unis en matière de lutte contre le changement climatique. Les près de 400 milliards de dollars de dépenses publiques et de crédit d’impôt prévus sur 10 ans devraient permettre aux États-Unis de réduire leurs émissions de CO2 de 40 % d’ici à 2030 – soit 10 à 15 points de plus que prévu à politique constante.
Quant à l’Union européenne, elle n’a pas non plus été au rendez-vous. Mais, selon un projet de document consulté par Reuters, l’UE prévoirait tout de même d’augmenter sa contribution déterminée au niveau national (NDC), même si ce ne sera pas avant le sommet de Charm el-Cheikh.
M. THIOBANE Avec NOVETHIC
30 septembre 2022