« Est ce que je ne dois pas remballer ma marchandise ? Vous ne pensez pas que c’est plus prudent ? » Une vendeuse de fruits s’interroge en face du terrain acapes situé à l’Unité 20 des Parcelles Assainies, ce mardi après-midi, 14 mars 2023, où les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) ont prévu leur « giga meeting ».

Au moment où cette dernière tergiverse, entourée de membres de sa famille, devant son domicile, à côté, un tailleur a pris ses responsabilités, préférant baisser rideau.

Cheikh Ndiaye, père de famille et époux de la vendeuse de fruits s’est exprimé au micro de Emedia.en. « On préfère une manifestation autorisée, nous dit-il. On rend vraiment grâce à Dieu que celle-ci le soit. Parce que quand c’est le cas, on n’y a pas de problème. Si c’est le contraire, quand elle n’est pas autorisée. La, j’avoue qu’on n’est pas tranquille. Quand des Sénégalais demandent à manifester, notre souhait, c’est qu’on leur accorde ce droit en plus d’encadrer la manifestation ».

En boubou gris et foulard assorti, une autre vendeuse, trouvée devant son étal, est, elle, sur le qui vive. Ce, malgré que le meeting soit autorisé. « Si ce n’était qu’une manifestation politique surtout si elle est autorisée, je pense qu’il n’y aurait pas de problème, explique celle qui a requis l’anonymat. Malheureusement, ce genre de manifestation est une aubaine pour les voleurs. Ils en profitent pour accomplir leurs sales besognes. C’est pourquoi, je ne suis pas tranquille. Je ne vais d’ailleurs pas tarder à ranger et rentrer chez moi ».

Notre interlocutrice n’a pas tardé à s’exécuter. À 17h40, sa place était vide alors que le meeting n’était pas prêt de commencer. Le convoi de Barthélémy Dias a été accueilli à 18 heures passées. Au moment où Ousmane Sonko était toujours attendu.

Trouvés dans une boutique, en face, « Buur Guewel » et El Hadji Touré n’ont pas les mêmes convictions politiques. Ils ne s’en cachent pas. Le premier roule pour l’opposant Ousmane Sonko. L’autre pour le Président Macky Sall. Tous deux habitent les Parcelles Assainies.

« La démocratie doit s’exprimer. Macky Sall ne doit pas oublier que si l’ancien Président Abdoulaye Wade lui avait mis les bâtons dans les roues il ne serait pas devenu président », défend le premier. En face, le second objecte : « On est inquiet parce qu’on sait comment ça se termine avec eux. Ce sont des actes de violence qui éclatent. Ils doivent veiller à la stabilité du pays. C’est important. Quand ils sont en colère, ils cassent tout sur leur passage, mêmes les bus, alors que c’est pour nous ».