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« ON VA TRANSFORMER LA DÉCHARGE DE MBEUBEUSS EN POUMON VERT »

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Le projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides, lancé au mois de juin dernier par le chef de l’Etat est fin prêt pour la réhabilitation de la décharge de Mbeubeuss. En compagnie des représentants de la Banque mondiale pour une visite de terrain, le Promoged en a profité pour annoncer le démarrage de ce projet environnemental « unique en Afrique ».

Quel est l’objectif de cette visite à la décharge de Mbeubeuss avec ces partenaires de la Banque mondiale ?
Si vous vous rappelez, le 24 juin 2021, le président de la République avait lancé le Promoged sur le site de Mbeubeuss. Ce qui est quand même significatif de l’intérêt que l’Etat du Sénégal apporte au projet de réhabilitation de la décharge. Nous avons finalisé toutes les études, les dossiers d’appels d’offre sont bouclés. Donc, ce sont ces avancées significatives qui ont poussé les représentants de la Banque mondiale à venir voir ces avancées. Je vous rappelle que ce projet a été financé par la Banque mondiale, l’Agence française de développement, la Banque européenne d’investissement et la Coopération espagnole. La Banque mondiale est venue échanger avec la partie sénégalaise sur les avancées et surtout sur les perspectives parce que c’est un projet très complexe. Ce projet de réhabilitation est singulier, nous allons le faire sans fermer la décharge.

Quel sera le niveau de participation de la Banque mondiale dans ce projet de réhabilitation de la décharge de Mbeubeuss ?
Aujourd’hui, la Banque mondiale est le co-financier leader, elle apporte 72 milliards de FCFA sur ce projet d’un financement de 206 milliards de FCFA. En plus de ces partenaires financiers, il y a l’Etat qui a mobilisé une contrepartie. Donc, c’est l’un des projets les plus importants sur le volet de l’environnement en Afrique. La structuration de la réhabilitation du projet s’articule autour de 3 volets : D’abord, c’est le volet physique parce qu’aujourd’hui cette décharge accueille l’ensemble des déchets de la région de Dakar, c’est plus de 15 millions de tonnes de déchets qui sont enfouis ici (dans la décharge). Maintenant, ces déchets il faut les traiter sur place. Donc, il faut remodeler, stabiliser, imperméabiliser et après, on va mettre de la terre végétale pour ensuite planter des arbres. Donc, ce qu’on veut c’est qu’à l’issue de la réhabilitation que Mbeubeuss soit le plus grand parc urbain du Sénégal. Donc, on va avoir 415 hectares de parc forestier avec de la verdure, des aires de jeu, des aires de détente... Je pense que c’est fort utile pour la communauté pour Keur Massar et pour Dakar. L’autre volet, c’est le volet humain. Comme vous le savez, il y a 2000 personnes qui travaillent dans la décharge. Ces 2000 acteurs ont été recensés et vont être accompagnés pour leur réinsertion socioéconomique. C’est pourquoi nous avons élaboré un plan d’action et de réinstallation qui va permettre de les indemniser mais aussi un plan de restauration des moyens de subsistance pour leur permettre de continuer à gagner leur vie à travers le recyclage ou bien d’autres activités qui vont être mises en place. Donc, il y a ce volet socioéconomique qui est important. L’autre volet important, c’est l’impact sur la communauté. Le projet doit impacter Keur Massar et les autres communes pour l’amélioration du cadre de vie. Nous allons également accompagner les écoles en matériels de fournitures, mais aussi les districts sanitaires et les acteurs communautaires.

Justement, parlant des mesures d’urgences, quels sont les réaménagements concrets qui ont été réalisés sur le site ?
Si vous avez l’habitude de venir sur la décharge, vous allez vous rendre compte qu’il y a des réaménagements qui ont été faits. Nous allons faciliter l’entrée et la sortie de la décharge en fermant les six accès secondaires avec une dotation en badges pour les récupérateurs. Nous sommes en train d’installer 30 toilettes pour permettre aux travailleurs d’avoir une vie meilleure. Nous allons également retirer les enfants de la décharge. Plus de 168 enfants ont été dénombrés, on a vu même des enfants d’un an qui viennent avec leurs parents, et cela n’est pas du tout sûr. Nous avons aussi commandé des équipements de protection individuelle pour l’ensemble des usagers pour leur permettre de respecter les obligations en termes de sécurité.

Propos recueillis par Boudal NDIATH

12 avril 2022


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