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"POURQUOI J’AI INITIÉ LE CONCERT POUR LA PAIX..."

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Ramatoulaye Ndiaye, plus connue sous le nom « Shula », est artiste chanteuse et entrepreneure culturelle. Originaire de la ville de Rufisque, elle continue inlassablement de mettre son art au service de sa communauté en particulier, les jeunes filles, les femmes et les jeunes. Elle est l’initiatrice du concept concert plaidoyer des artistes pour la paix dans le continent.

Vous êtes initiatrice du concept concert-plaidoyer réunissant des intellectuels et des artistes pour la paix en Afrique. Expliquez-nous le concept ?

C’est un honneur pour nous de proposer un concept qui fait la promotion de la paix dans le monde. C’est un concept qui valorise aussi l’engagement des artistes. C’est quelque chose qui nous permet aujourd’hui de nous sentir concernée par la question de la préservation et de la consolidation de la paix dans le monde mais surtout en Afrique et principalement dans le Sahel. Je remercie Timbuktu institut d’avoir été le partenaire technique car, je n’ai eu que l’idée originale. C’est un message qui a été approprié par tout le monde. Je remercie aussi les artistes, les panélistes d’avoir accepté de partager ces moments avec nous.

Parlez-nous de votre engagement pour la paix dans le monde et particulièrement en Afrique ?

Il faut juste comprendre que le rôle de l’art, c’est d’identifier les priorités des populations, d’être en mesure de savoir qu’il peut participer positivement aux transformations sociales. L’artiste doit en être conscient. Maintenant, pour comprendre mon engagement, il faut remonter à mes origines. On m’a appris très tôt à aimer mon pays, à aimer ma famille, à aimer mon quartier, à aimer l’humain. Je suis devenue artiste chanteuse et j’en ai fait un outil pour plaider pour le règne de la paix partout. C’est ce qui symbolise d’ailleurs cet engagement. J’ai une amarante qui s’appelle « Pich Ramatou » qu’on dit un oiseau de bon augure connu pour sa persévérance à bâtir son nid et l’art, pour moi, c’est un « Pitch Ramatou », mon amarante Ramatou. Je tente de l’utiliser pour me connecter, le mettre à profit pour alerter, sensibiliser quand c’est nécessaire. C’est quelque chose qui nous permet aujourd’hui de nous fédérer. L’art fédère. Il a la possibilité de créer des ponts de solidarités et de paix entre les peuples. Je pense que c’est aux artistes de prendre en compte cette donne et de se l’approprier parce que nous sommes devenues entre-temps des activistes culturelles. Il faut oser le dire, l’Afrique a besoin de ses enfants. Elle a besoin de paix et d’utiliser cet outil pour faire passer notre message.

Comment avez-vous pu avoir l’idée que la musique peut être un moyen de consolidation de la paix dans ce continent ?

J’ai eu cette idée de concert webinaire à l’issue de discussions sur cette problématique relative à la préservation de la recherche de paix. Il m’est arrivé de penser qu’on a essayé par tous les moyens possibles de préserver la paix en Afrique et on continue à interroger l’approche culturelle. Donc, j’ai écrit cette chanson « Jamm », en 94 à cause de la situation au Rwanda et une chanson co-écrite par le défunt Sergent Mansour Diouf de l’armée. Il était une belle plume et je lui dédie cette chanson. On pense souvent au développement mais on a besoin de préserver la paix sociale et la justice sociale. L’art essaie de rappeler ces aspects.

Entretien réalisé par Adama Aidara KANTÉ

26 janvier 2022


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