La dernière rencontre des centrales patronales avec le président de la République, Macky Sall, remonte à 2016. Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), Adama Lam, s’en désole devant le Jdd, ce dimanche 29 janvier 2023.
« Cela fait presque sept ans. Je trouve ça long », a-t-il justifié. Interrogé par Mamoudou Ibra Kane, il a déclaré avoir écrit à deux reprises au chef de l’État. Mais, que ce dernier n’a pas répondu à ses courriers. « Je n’ai pas d’explications », a-t-il dit.
Poursuivant, il a souligné que « la même dynamique, on la ressent du côté du ministère de l’Économie et des Finances. Pendant des années, il n’y a pas eu de rencontres formelles autour du ministère du ministère du Développement industriel, qui devrait être le pivot de cette restructuration. »
Adama Lam de poursuivre : « Nous voyons que l’État déroule son programme. Quelques sociétés essaient de s’accrocher au déroulement de ce programme-là. Mais, cela ne donnera jamais les résultats que nous escomptons en termes d’émergence. Parce que l’essentiel de la puissance de l’État qui est le plus gros client dans nos pays, ses travaux, plus la commande publique, au sens global du terme, vont à l’étranger. »
« Où est-ce que vous voulez que les Sénégalais puissent accumuler du capital pour pouvoir réinjecter ce surplus dans l’économie ? », s’interroge-t-il, tout en répondant que « ce n’est pas possible. On le fait mais le rythme est très lent. »
En l’état, ce rythme « ne peut pas permettre un développement économique important et visible en termes d’offres des nationaux. Ce pays ne se développera pas avec les étrangers. Ça fait 60 ans qu’on fait les mêmes choses, il est temps de changer de fusil d’épaule ». L’idéal aurait été que l’État accompagne « la réunification » des organisations patronales.
Toutefois, le successeur de feu Mansour Cama a reconnu que « le problème était beaucoup plus difficile quand il n’y avait pas de Primature. » D’ailleurs, avec le retour du poste de Premier ministre, censé fluidifier le fonctionnement du gouvernement, et la nomination de Amadou BA, en septembre 2022, ce dernier, saisi, a « réagi favorablement » pour dire « je vais rencontrer le patronat. On est en train de faire une revue globale des problématiques au niveau de nos fédérations. Je saisirai mes collègues pour que la démarche soit globale et non exclusivement patronale », a révélé Adama Lam.
Dié BA
Abdoulaye SYLLA (Photo)