Le ministre du Tourisme a fait son apparition au Palais de justice de Dakar un peu après 9 heures. Accompagné par quelques amis et sympathisants, il s’est installé confortablement à l’intérieur de la salle 3 du palais de justice où devait siéger le tribunal correctionnel. Le ministre avait saisi la justice pour diffamation, injures publiques et faux et usage de faux dans un document administratif après la sortie de Sonko disant qu’il a été épinglé par un rapport dans l’affaire dite des « 29 milliards du Prodac ». Pour sa part, son accusateur Ousmane Sonko a fait faux bond à la justice. Pis, il s’est affiché avec un ballon de football à la cité Keur Gorgui.
Devant le tribunal, ses avocats ont sollicité le renvoi parce que, disent-ils, il y’a de nouveaux confrères qui se sont constitués et ils ont demandé du temps pour s’imprégner du dossier. L’autre motif, c’est que leur client n’a pas reçu légalement la convocation. Des allégations qui ont été balayées d’un revers de main par la partie civile. À les croire, ce dossier est en état d’être jugé et ils s’opposent à tout renvoi. Les avocats de la partie civile ont été confirmés dans leur propos par le maître des poursuites. Ce dernier a révélé que la convocation a été bel et bien envoyée à Sonko qui, selon lui, a dit à l’huissier de la remettre à son gardien. « Le document a été déchargé par un dénommé Lamine Sonko, résidant à la cité Keur Gorgui et qui a apposé sa signature sur la convocation pour le compte de Ousmane Sonko », indique le parquetier. Suffisant pour lui de s’opposer au renvoi.
Par ailleurs, l’absence de Sonko se justifie, selon ses avocats, parce qu’il n’a pas reçu la notification. En réponse à ces derniers, le ministre du Tourisme a dit : « il soutient qu’il n’a pas reçu la notification. C’est lui qui a clairement dit au huissier de remettre la citation à son gardien. S’il dit qu’il n’a pas reçu la convocation, il ment. Il s’est caché partout pour ne pas avoir la convocation. Il doit arrêter et venir répondre. Maintenant, les sénégalais savent qu’il ne dit pas la vérité. Il fait des recherches sur internet pour ensuite prendre la parole », a déploré le ministre du Tourisme. C’est au regard de ce qui précède que le juge a suspendu l’audience pour apprécier tout ce qui a été dit à la barre par les différentes parties avant de prendre une décision. À son retour, le tribunal a décidé de renvoyer l’affaire jusqu’au 16 février prochain.
Cheikh Moussa SARR
Abdoulaye SYLLA (Photo)