Le jeûne, pratique commune à de nombreuses traditions religieuses et philosophiques, doit offrir à tous, par l’expérience volontaire de la faim et de la soif, l’occasion de mesurer la souffrance et la détresse de ceux qui subissent au quotidien partout dans le monde, même ici au Sénégal, les affres de la pauvreté et de la précarité surtout.
Le jeûne, par la privation de nourriture et de boisson, de tout rapport sexuel et d’autres plaisirs habituellement permis dans la journée, aide le jeûneur musulman à maîtriser ses instincts et à purifier son âme afin d’atteindre la taqwa, c’est-à-dire la crainte révérencielle.
Le Jeûne prend une autre forme aussi importante, sinon plus importante que la privation matérielle. Il s’agit pour le jeûneur de maîtriser l’ensemble de ses actes et paroles et être exemplaire, surtout dans les situations d’adversité les plus extrêmes.
Pensons toujours à cette porte du paradis « Rayyan » réservée exclusivement aux jeûneurs. Au final, accomplir avec rigueur et responsabilité, le jeûne permet au pratiquant d’amener son corps et son âme à cheminer ensemble dans une coexistence harmonieuse et équilibrée. Une pratique du jeûne, réduite uniquement à la privation de nourriture et de boisson, sans réelle dimension spirituelle, perdra sa véritable fonction.
Imam Biram POUYE
14 avril 2022