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« SANS UN INVESTISSEMENT URGENT DANS L’ADAPTATION CLIMAT, DES PAYS DU SAHEL RISQUENT DE… » (MINISTRE)

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Dakar a abrité, ce lundi 5 décembre, la 11e réunion du Forum Malabo Montpellier (MaMo), sur le thème « mobilisation de l’action climatique pour la transformation des systèmes alimentaires en Afrique ».
Présidant la cérémonie d’ouverture, à l’hôtel Radisson Blu, le ministre sénégalais de l’Environnement, Alioune Ndoye, a d’emblée rappelé que ce forum se tient quelques jours après la Cop27 des Nations Unies, en Égypte, qui a mobilisé l’opinion internationale dans toute sa diversité. Dans sa décision finale adoptée le 19 novembre dernier, elle a exhorté les pays partis à « redoubler d’efforts pour promouvoir l’Agriculture durable en vue d’éradiquer la faim et la pauvreté, tout en assurant la sécurité alimentaire. »

« Nous devons poursuivre sur cette lancée », a préconisé le ministre, indiquant que « le temps est à l’action », et « ses coûts ne doivent pas constituer un blocage ». Car, a-t-il appuyé : « sans un investissement urgent dans l’adaptation climatique, des pays de la région du Sahel risquent de connaître des décennies de conflits armés et de déplacements exacerbés par la hausse des températures, la pénurie de ressources et l’insécurité alimentaire. »

Alioune Ndoye ajoute : « en effet, une grande partie des populations du Sahel vit de l’Agriculture et du Pastoralisme qui, nous le savons tous, sont particulièrement vulnérables face aux effets du changement climatique. L’insécurité alimentaire atteint d’ores et déjà des niveaux élevés dans la région. À long terme, les projections indiquent que les rendements du maïs, du mil et du sorgho risquent de diminuer en raison des chocs climatiques. Ce qui compromet davantage la résilience de nos populations. »

Pour le ministre sénégalais de l’Environnement, « l’urgence climatique s’inscrit dans un contexte défavorable dans lequel les pays sont aux prises avec les conséquences de la pandémie de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine. » En d’autres termes, « nous devons agir vite », a-t-il lancé.

Insistant sur la situation du Sénégal, il a souligné que celui-ci est « particulièrement vulnérable aux effets néfastes du changement climatique », renseignant que selon l’indice mondial d’adaptation, le Sénégal est classé 31e en termes de vulnérabilité et 125e en termes de préparation. Il s’y ajoute, a-t-il alerté, que « les projections sur l’impact du changement climatique au Sénégal mettent en évidence une augmentation des événements pluvieux à haute intensité. Ce qui constitue un risque pour les zones rurales et urbaines. »

Le ministre Alioune Ndoye a été introduit par Ousmane Badiane, co-président du Panel Malabo Montpellier et président d’Akademiya2063, au démarrage des travaux. Ce panel, réunissant 18 éminents experts spécialisés en agriculture, en écologie, nutrition et en sécurité alimentaire, oriente les choix des gouvernements africains en matière de politiques afin d’accélérer les progrès vers la construction de systèmes alimentaires résilients.

Selon son rapport, 41.3 milliards de dollars sont nécessaires pour l’adaptation et ainsi protéger les systèmes alimentaires africains contre les effets du changement climatique.

Le Panel MaMo constitue un partenariat entre AKADEMIYA2063, le Centre de recherche pour le développement de l’Université de Bonn et l’Imperial College de Londres. Cette édition est organisée selon un format hybride (en présentiel et en ligne) en collaboration avec le Centre de Suivi Écologique (CSE).

Les travaux se poursuivent.

Dié BA

5 décembre 2022


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