Par Papa Ismaila DIENG (Correspondance particulière)
BANJUL - Face à la période trouble que traverse le Soudan, plusieurs organisations et personnalités, réunies au sein du Front civil pour la fin de la guerre et la restauration de la démocratie, ont lancé un appel pour la cessation des combats et un retour à la paix civile et une transition démocratique pour remettre le pouvoir aux civils. Dans une résolution publiée le 27 avril 2003, le Front souligne que "le but ultime de cette guerre en cours est de militariser la vie dans le pays et de briser les fondements mêmes de la vie civile et des règles démocratiques établies depuis la révolution de décembre".
La résolution contient neuf exigences qui tournent principalement autour de :
l’arrêt immédiat des affrontements et la satisfaction des besoins humanitaires, médicaux et de services publics urgents des citoyens impactés,
le retour de la transition vers la démocratie et l’État civil,
le retrait total de l’armée des sphères politiques et économiques,
une réforme globale des institutions militaires et de sécurité et la création d’une armée professionnelle unique,
le rejet de toute intervention étrangère sauf pour la médiation et l’assistance humanitaire.
Les signataires de la résolution sont issus des partis politiques, de la société civile, des syndicats et organisations professionnelles, du monde universitaire et des médias, des associations de femmes et du secteur économique et financier.
Il faut rappeler que depuis le 14 avril dernier, Khartoum, capitale du Soudan, est le théâtre d’affrontements armés entre les soldats de l’armée régulière qui soutient le Général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’Etat, et les troupes des Rapid Support Forces (RSF) du Général Mohamed Hamdane Daglo. Les deux hommes font partie du groupe militaire qui a pris le pays en main après la chute du Général El Beshir.
La situation inquiète les instances africaines au plus haut point. Dans un discours prononcé samedi lors d’un événement parallèle à la 75e session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) à Banjul, en Gambie, Janet Ramatoulie Sallah-Njie, commissaire de la CADHP, a déclaré que l’Afrique ne devait pas regarder le continent s’embraser dans les conflits.
Elle a déclaré que la situation au Soudan devrait servir d’avertissement : si le continent ne parvient pas à instaurer un monde fondé sur des règles, des années de développement seront balayées.
Emediasn
29 avril 2023