10 ans de prison ferme, c’est la sentence qui a été rendue par la chambre criminelle contre les nommés Mame Diarra Sèye et Alioune Sèye. Ils étaient poursuivis pour trafic intérieur de chanvre indien, association de malfaiteurs, entre autres. N’étant pas d’accord avec ladite décision, les mis en cause avaient interjeté appel et l’affaire a été rejugée, ce mardi, à la barre de la chambre criminelle d’appel. S’agissant des faits, ils se sont déroulés en 2017 à Guédiawaye. Les éléments de la section de recherches avaient reçu un appel anonyme faisant état d’un trafic intense de drogue au domicile de la dame Mame Diarra Sèye à Guédiawaye. C’est sur ces entrefaites, après filature, que le sieur Alioune Sèye a été arrêté avec 114 kg de drogue retrouvés dans la malle arrière de son véhicule.

A la barre, Alioune Sèye, chauffeur de clando de son état est revenu sur ses propos tenus en première instance. Il disait : « C’est Mame Diarra Seye qui m’avait demandé de transporter la marchandise à la Cité Gadaye pour 3000 francs. Pour moi c’était des tissus « Thioup ». En effet, les deux sacs contenaient de la drogue. Devant les juges d’appel, il a avoué que ces propos tenus à l’enquête et en première instance étaient de la pure invention. C’est pourquoi, dit-il : « après six mois derrière les barreaux, j’ai décidé enfin de vous dire la vérité. En réalité, je ne connais pas la dame Mame Diarra Sèye ».

Pour sa part, la dame avait été condamnée à 5 ans de prison en 2007 pour des faits similaires. Elle avait été arrêtée au même titre que son époux. Cependant, elle a été libérée après une grâce présidentielle. Pour ces faits, elle les a balayé d’un revers de main. Elle a juré sur tous les saints qu’elle ne connaît ni d’Adam ni d’Eve Alioune Seye. « C’est à l’hôpital Le Dantec où j’étais partie retirée mes résultats d’analyse que j’ai été arrêtée. Mon seul tort c’est d’avoir hébergée un malien qui me vendait des tissus. Pape Doumbia puisque c’est de lui qu’il s’agit avait amené des pneus contenants de la drogue chez moi. Lorsqu’il a appelé le vulgarisateur pour dépoter les pneus, j’ai été réveillée par mon père. Je me suis disputée avec le malien parce que je lui ai sommé de sortir la drogue de chez moi.

Tour à tour, les avocats de Mame Diarra Sèye ont rappelé que le juge de la première instance s’est fondé sur la déclaration de Aliou Seye pour condamner leur cliente. « C’est constant qu’ils ne se sont jamais vus. La réalité c’est qu’elle est une cible potentielle pour avoir été condamnée dans le passé pour des faits similaires. La constance c’est qu’elle n’est pas propriétaire de cette drogue. Son manque de prudence ne l’implique pas dans cette affaire. Je vous demande de la relaxer parce qu’il n’y a pas d’éléments objectifs dans ce dossier », ont plaidé les robes noires. Les avocats de Alioune Sèye ne pensent pas qu’il soit assez naïf pour transporter une marchandise illicite pour 3000 francs. Il faut dire que l’avocat général n’est pas du même avis que les avocats. Le parquetier estime que les faits ne souffrent d’aucune contestation. C’est la raison pour laquelle il a demandé la confirmé de la peine rendue en première instance. L’affaire a été mise en délibéré pour jugement devant être rendu le 28 mars prochain.