Diatou Cissé journaliste et ancienne secrétaire général du Synpics était l’invité du Jury du Dimanche. Sur les ondes de la 90.3 Iradio, elle est revenue sur le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko qui compte 25 ministres, dont seulement quatre femmes : aux Affaires étrangères, aux Pêches, à la Famille, à la Jeunesse et la Culture. « Cela indique que dans ce gouvernement les femmes occupent la portion vraiment congrue. On ne peut les faire un procès d’intention, mais d’ores et déjà nous pouvons dire que nous sommes très déçues. Ça était presque une douche froide pour le mouvement social des femmes en général. Je suis heureuse de dire que je fais partie d’un collectif de femmes et d’hommes composé pour le moment de plus de 600 personnes qui demande la conservation des acquis des femmes si on ne peut pas les augmenter », a-t-elle déclaré.
Avant d’enchaîner : « Cela nous a value des insultes sur les réseaux. On a eu droit à de la bêtise, à de la stigmatisation, entre autres, mais aussi et surtout on a eu droit à de la bienveillance. Pour autant ça ne nous prive pas du droit d’exprimer sur l’espace public ce que nous jugeons nous les femmes être les revendications les plus légitimes. Et notre revendication elle est fondée en droit et elle est fondée aussi socialement. Cette question liée à l’égalité des sexes, à la participation politique des femmes, à la participation des femmes dans les instances de décision particulièrement là où se définissent les politiques publiques ne vient pas de Diatou ou de Aïssatou ».
Pour Diatou Cissé, la question des femmes remonte en 1975 déjà. L’Assemblée générale des nations unies après l’année internationale de la femme a estimé au vu des inégalités qui frappaient les femmes particulièrement a initié la conférence de Mexico sur la place et le rôle des femmes suivie de celle de Copenhague et dans la foulée celle de Beijing. Et pour ceux qui parlent de lobbies internationales, Diatou Cissé rappelle que l’Arabie Saoudite a été désignée présidente de la commission sur l’égalité des sexes aux nations unies.
Suffisant pour elle de dire que le nouveau régime a manqué une opportunité de donner un signal clair de rupture. « Mais nous savons comment les choses marchent. Nous avons raté le coche parce qu’il fallait alerter avant. Pour autant quand je prends du recul, moi personnellement je reconnais que les discours sur les femmes n’étaient pas très prégnants dans le discours du Pastef en général. Mais il faut qu’on le reconnaisse moi j’ai trouvé que dans leur programme par contre il y’a dès avancées notables qui peuvent s’opérer si on ne laisse pas les promesse en cours de route. Je reviendrai sur la disparition du mot femme dans le ministère », a aussi dit l’invité du JDD.
Pour conclure, elle indique que : « notre souhait est que le ministère des femmes disparaisse parce que nous ne souhaitons pas être une entité à part. La question des femmes elle est transversale dans toutes les politiques publiques (…). Maintenant en tant que groupe, avoir une entité femme ça permet de définir des stratégies claires, pertinentes en faveur des femmes. La société dans sa globalité gagne a avoir le point de vue des femmes là où se décident les politiques qui régissent notre vie en général. Pour ceux qui ne sont pas d’accord je leur concède parce que nous sommes en démocratie. Mais je veux qu’on me dise avoir plus de femmes dans le gouvernement en quoi ça constituerait une perte pour la société Sénégalaise ? ».
Cheikh Moussa SARR
Pape Doudou Diallo ( Photo)