Tête de liste de l’Union citoyenne Bunt bi pour les Législatives, Elhadj Ibrahima Mbow a peint, ce dimanche, sur Jdd de iTv et iRadio, un Sénégal en «catastrophe» qu’il urge de sauver par des lois économiques et des réformes institutionnelles. D’où d’ailleurs le sens de la candidature de ce membre de la coalition ayant porté Diomaye au pouvoir.
«Le Sénégal est un pays pauvre très endetté. Il va falloir repartir sur la dynamique économique. Pourquoi nous voulons aller à l’Assemblée ? Nous voulons y aller pour avoir des lois économiques, des lois sur le plan social, des réformes institutionnelles pour que la gouvernance économique soit la priorité numéro 1». C’est par ce tableau sombre qu’Elhadj Ibrahima Mbow, allié du régime, a justifié sa volonté de rejoindre l’hémicycle. Invité du Jury du dimanche (Jdd), face au journaliste Assane Guèye, la tête de liste de l’Union citoyenne Bunt bi passe ensuite du constat aux propositions. «On ne crée pas assez de richesses. Le Sénégal doit s’industrialiser. Parce que le monde rural est dans une situation très difficile. Nos jeunes prennent encore la mer, certains le désert. Le deuxième pilier, c’est notre l’Administration. On sait très bien qu’elle est bancale et couteuse. Il va falloir la réformer avec le numérique. Le troisième aspect où j’attends le Président Diomaye et son gouvernement, c’est l’aménagement du territoire. On a subi encore les inondations à Touba, dans le Fouta, dans le Sine-Saloum et c’est une catastrophe», a déploré l’ancien membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
«On n’a pas les moyens de se développer tout seul comme dit Sonko»
Si le leader du Pastef, lui, pense pouvoir se départir de l’aide internationale pour développer du pays, ce n’est pas le cas du Docteur en science de Gestion. «On ne peut pas se développer tout seul. Aucun pays du monde ne s’est développé tout seul. Je pense à l’Europe du nord, aux pays de l’Ocde, à l’Asie, à l’Alena, à l’Amérique du Sud et aux pays arabes. Notre note a été dégradée parce qu’économiquement on ne tient pas la route. Parce qu’on a fait de mauvais arbitrages budgétaires avec une mal gouvernance économique, notre Administration est couteuse et parasitée. Maintenant, quand le Premier ministre dit qu’on va se développer avec des ressources endogènes, je pense que c’est juste un symbole et une ambition. Mais on n’en a pas les moyens. Le téléphone que lui-même utilise, c’est des satellites qu’on ne maitrise pas encore», a ironisé Ibrahima Mbow.
Le sort des alliés du Pastef
Elhadj Ibrahima Mbow ne semble pas se réjouir du sort réservé aux alliés ayant contribué au triomphe du Pastef à la dernière Présidentielle. «Il faut le dire. Il y a des leaders éminents dans la Conférence des leaders de Diomaye Président. Des gens engagés, doués, qui ont des compétences. Mais quand je vois leurs écrits et leurs analyses, je me dis quel gâchis si on ne les utilise pas. J’espère que pendant la 15e Législature, ces forces vives vont être mises au service du pays», souhaite la tête de liste de l’Union citoyenne Bunt bi. De son coté, il propose des pôles de développement comme une offre politique. «Nous nous proposons 5 méga régions. Et là aussi nous sommes en phase avec le programme du Pastef. Chaque méga région doit avoir un conseil territorial et une autonomie financière. Dakar étouffe. Il faut 30 minutes de trajet pour faire 4 kilomètres», a-t-il critiqué.
Par Falilou MBALLO
Doudou Diallo (Photo)