“Un jour important pour la presse sénégalaise”. Membre de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cnjr), la journaliste Absa Hanne, a ainsi salué le lancement ce jeudi 24 août des assises nationales des médias pour trois. Elle n’a pas manqué de plaider pour de meilleures conditions de travail des professionnels des médias, tout en interpellant les patrons de presse.
“Nous jeunes reporters, techniciens et journalistes, sommes fiers que les assises des médias soient enfin une réalité. Une réalité qui, on l’espère, va changer le difficile quotidien que nous vivons. Nous sommes souriants, joviaux. Nous transmettons la joie, mais surtout l’information, mais pour la majorité d’entre nous, nous vivons dans une précarité totale. Eh oui ! Les apparences sont souvent trompeuses. Notre professionnalisme et notre dignité ne nous permettent pas de nous plaindre en permanence, mais nous ne récoltons pratiquement rien des graines que nous semons. Dans certaines rédactions, les jeunes reporters sont soumis à des stages interminables. Nous ne bénéficions ni de primes de transport, ni d’indemnité pour l’alimentation. Un salaire, n’en parlons même pas. Ceux d’entre nous qui en perçoivent, sont sous payés par rapport aux immenses tâches que nous faisons quotidiennement. Certains se disent ‘’pourquoi ces jeunes acceptent de travailler dans de telles conditions ? Pourquoi ne démissionnent-ils pas ? A notre décharge, nous sommes passionnés par notre métier. N’empêche, nous réclamons depuis plusieurs années, l’amélioration de la condition des jeunes reporters, cameramen et techniciens des médias.
Il nous manque malheureusement le soutien de l’État, celui des patrons de presse, et surtout leur ferme volonté d’aider des jeunes talentueux, des jeunes professionnels dignes et valeureux à vivre à la sueur de leur front. Il nous est souvent reproché de faire des compte-rendus, des sujets aériens, qui ne vont pas en profondeur, qui ne crèvent pas l’abcès. Nous sollicitons ainsi que les patrons de presse mettent des moyens de production conséquents à notre disposition afin que nous puissions faire des sujets un peu plus fouillés. Nous pensons qu’il est temps que les productions soient au coeur de notre travail pour que nous puissions nous rapprocher davantage des populations et faire cesser cette crise de confiance qui commence à s’installer entre elles et nous”.