Le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine (GR), garde prétorienne du président déchu Ali Bongo Ondimba, a été porté en triomphe aux cris de «Oligui président», dans des images retransmises par la télévision d’État. Peu après l’annonce de la victoire d’Ali Bongo pour un troisième mandat ce mercredi 30 août au matin, des militaires ont affirmé à la télévision prendre le pouvoir, dénonçant un scrutin tronqué.
Ali Bongo placé en résidence surveillée, le général Brice Oligui Nguema pourrait être le nouvel homme fort du Gabon.
Sur ce point précis, le général putschiste, contacté par le journal Le Monde, maintient le suspense. Il annonce une réunion en leur sein visant à désigner celui qui va conduire la transition. Car, dit-il : “Je ne me déclare pas encore. Je n’envisage rien pour l’instant. C’est un débat que nous allons avoir avec l’ensemble des généraux. Nous allons nous retrouver à 14 heures (15 heures, heure de Paris). Il s’agira de dégager un consensus. Chacun va émettre des idées et les meilleures seront choisies, ainsi que le nom de celui qui va conduire la transition”, repris par Le Monde.
Il ajoute, interpellé sur leurs motivations : “Vous savez qu’au Gabon il y a une grogne et, au-delà de cette grogne, il y a la maladie du chef de l’État [Ali Bongo a été victime d’un AVC en octobre 2018 qui l’a laissé affaibli]. Tout le monde en parle, mais personne ne prend ses responsabilités. Il n’avait pas le droit de faire un troisième mandat, la Constitution a été bafouée, le mode d’élection lui-même n’était pas bon. Donc l’armée a décidé de tourner la page, de prendre ses responsabilités.”
Par contre, il a tenu à rassurer sur le sort du président déchu, expliquant que “c’est un chef d’État gabonais. Il est mis à la retraite, il jouit de tous ses droits”.