« Il faut qu’on sache qui est détenu politique et qui ne l’est pas. Bien qu’on soit dans l’opposition et qu’on déplore le fonctionnement hédoniste de la Justice. Mais le plus important, c’est de dire la vérité. C’est d’ailleurs pourquoi on a choisi de ne pas intégrer la plate-forme F24. Notre désaccord portait sur le terme détenu politique. » La précision est faite par le président du parti Etic, et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, invite des rédactions d’Emedia, ce vendredi 1er septembre.
Pour rappel, le mouvement des forces vives de la nation dit F24 a mis en place un plan d’actions pour la libération « immédiate et sans conditions » des détenus politiques.
Dans ce cadre, la plateforme va, hebdomadairement, évaluer la situation des 1061 personnes emprisonnées, et dont les dossiers, estime-t-elle, est « monté de toute pièce pour les emprisonner en raison de leur appartenance politique ».
Parmi les derniers actes posés, une délégation de la F24 conduite par son coordonnateur, Mamadou Mbodj, en compagnie de Aliou Sané, Yolande Camara, Me Abdoulaye Tine, Aminata Touré et Fatou Blondin Diop ont remis au bureau régional à Dakar du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), un « mémorandum sur l’état de la démocratie et des droits de l’homme au Sénégal » et l’avoir entretenu du « traitement réservé à l’opposant Ousmane Sonko [et à] 1.062 autres citoyens détenus pour leur opinion ou leur appartenance politique ».
Or, se démarque l’ex-Juge Ibrahima Hamidou Dème : « on a longtemps critiqué l’impunité. On ne peut le déplorer pour le régime et le tolérer pour des membres de l’opposition. »
N’empêche, souligne-t-il, parmi ses détenus, plusieurs le sont pour des raisons politiques. Il a cité le cas du numéro 2 de l’ex-parti Pastef, Bassirou Diomaye Faye, soutenant que « ses propos ne sont pas aussi graves au point de le priver de sa liberté ».
Rappeler que ce dernier a été inculpé en avril dernier pour outrage à magistrat dans l’exercice de ses fonctions, actes de nature à compromettre la paix publique.
« Certains magistrats, une infime minorité, se sont donné comme mission d’égorger, de dépecer et de servir de la viande fraîche d’opposants politiques au président Macky Sall pour qu’il décide, selon ses manies et ses phobies, à quelle sauce il voudrait les manger. Ce comportement dommageable à la compétition politique démocratique et inclusive et à la paix civile au Sénégal doit cesser. En tout état de cause, force restera à la vérité et au peuple, s’il ne veut être soumis, par la force, pendant des décennies et des décennies », avait écrit Bassirou Diomaye Faye, suite à la condamnation de son leader, Ousmane Sonko, pour diffamation, dans l’affaire Prodac l’opposant au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang.