Le Parti socialiste (Ps), qui “a fondé l’État”, entre 1960 et 2000, est aujourd’hui dans l’incapacité de présenter un candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024. “La générosité, l’unité, la solidarité, qu’on devait avoir à tous les niveaux, c’est une responsabilité collective, ce dont je parle, n’ont pas permis avec l’animation et la vie du parti, de pouvoir être en mesure de présenter un candidat”, a reconnu Serigne Mbaye Thiam, invité du Jdd, ce dimanche 17 septembre.
Ce qui a conduit la formation en question a “pesé cette décision de présenter un candidat par rapport à la dynamique unitaire de Benno Bokk Yakaar pour continuer à mettre en oeuvre le Plan Sénégal émergent (Pse) qui a eu des résultats”, a-t-il soutenu. Avant d’ajouter : “Ce qui fonde d’abord notre position, c’est la préservation de notre pays. Nous sommes dans un environnement d’incertitude, d’instabilité, et d’insécurité avec ce qui se passe dans la sous-région. Cet environnement-là, nous devons avoir un environnement fort sur des bases sociologiques et politiques solides pour les porter. Nous allons avoir l’économie pétrolière et gazière l’année prochaine. Quand on est un pays producteur de gaz et de pétrole, on fait l’objet de convoitises, pouvant alimenter des situations d’instabilité dans ces pays. Nous sommes une coalition qui a un bilan sous la direction du Président Macky Sall. Dans ce sens, le (Ps) doit avoir comme ligne directrice d’abord un pays stable, un pays qui est sur le chemin du développement.”
Au-delà de ces facteurs exogènes, il relèvera : “nous avons aussi un parti que nous avons le devoir de consolider.” D’autant plus qu’a-t-il rappelé : “au niveau du Ps, notre ambition en 2019, c’était de pouvoir repositionner le parti pendant ce mandat. Pour plusieurs raisons, nous n’avons pas atteint cet objectif-là de repositionner le parti sur le jeu politique, et d’être prêt pour porter une candidature.”
Abordant l’avenir du Ps, il se projette ainsi : “il y a des facteurs qui vont relever de nos partenaires notamment de l’Apr et du prochain président de la République comme je le souhaite qui sera issu de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY). Il y a des facteurs qui relèvent du Parti socialiste (Ps) lui-même. D’abord, nous devons nous repositionner, occuper plus le terrain politique et être plus présent au niveau du débat politique, de par les projets que nous portons, les déclarations que nous faisons, la réunion de nos instances, aussi bien au niveau national, qu’au niveau local. C’est en cela que nous nous ferons respecter nous-mêmes, avant de demander à nos partenaires de faire plus d’espace à la participation du Ps à l’exercice du pouvoir.”
“L’autre élément qui est fondamental, qui est important pour moi, estime-t-il, c’est qu’à partir de 2024, mais dans le cadre d’une solidarité intergénérationnelle, parce qu’on a besoin de l’ensemble des tranches d’âge, de faire plus d’espace à de nouveaux visages du Ps, à des jeunes, pour qu’ils puissent incarner un nouveau visage du Ps, et s’inscrire dans une trajectoire de reconquête du pouvoir. Parce qu’en politique, on ne vous fait pas de cadeaux. C’est à vous de faire le travail politique nécessaire partout au Sénégal pour compter. C’est à cette tâche que nous devons nous atteler”.