Tivaouane est dans la ferveur à quelques heures de la 122e édition du Maouloud Al Naby. Les artères principales de la ville sont remplies d’hommes, de femmes, de jeunes et des enfants assistés par la police et la gendarmerie qui, sont aidées par le Comité d’organisation au service du Khalife Abacar Sy, (Coskas).
Plusieurs fidèles musulmans ont rallié la ville de Tivaouane. À l’image des années précédentes, un nombre important de disciples Tidianes a afflué vers la cité religieuse pour assister à l’évènement religieux célébrant la naissance du Prophète (Psl) prévu dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 septembre 2023. Cette année, le thème retenu est : « C’est vers la guidance du prophète que nous orientons les générations futures».
À cette occasion, la capitale de la Tidianiya est très rythmée. Tous les moyens sont bons pour rallier Tivaouane. L’entrée de la ville est bloquée, avec des bouchons de plus de 7 voire 8 km. Joindre son lieu d’hébergement relève du parcours du combattant. Les voitures particulières, les bus Tata, Ndiaga-Ndiaye, minicars, etc., laissent les clients à l’entrée de la ville avant de faire demi-tour pour prendre le chemin de Dakar.
À l’intérieur de la ville, en dehors des véhicules particuliers, ce sont les charrettes qui assurent les déplacements. Et leur tarifs vaut de l’or, puisqu’ils dictent leur loi. Chaque personne paie en effet 500 francs CFA pour son déplacement à bord de ces véhicules hypo-mobiles. « Même si c’était 10.000 francs CFA, nous n’allons pas renoncer. Nous sommes prêts à payer le prix fort pour aller faire nos prières dans les mausolées et célébrer la nuit du prophète. Parce que nous sommes dans la ville sainte de Seydi El Malick Sy, notre guide, le premier à initier le Gamou», nous lance une dame croisée au sein d’un groupe de femmes venus célébrer le Maouloud, confortablement assises sur une charrette, chapelets noués autour des mains, qui défie la chaleur d’étuve de ce milieu de journée, armées de leur foi pour marquer la naissance du Sceau des Prophètes.
Tivaouane est déjà bondé de monde
Du côté de la Zawiya Seydi El Hadji Malick Sy, l’heure est aux derniers réglages. Par contre, au niveau de la grande mosquée Serigne Babacar Sy tout est déjà fin prêt pour vivre une belle nuit de prières ce mercredi. Tout autour de la mosquée, des tentes ont été dressées et les Zikr résonnent partout. Les fidèles, en file indienne, s’agglutinent devant l’entrée du lieu de culte, dans l’attente de leur tour pour y pénétrer et faire leur Ziar. C’est un moment de bonheur, de ferveur, de recueillement et de partage, puisque devant la mosquée, des handicapés et autres mendiants reçoivent de l’aumône à tour de bras. Sur l’esplanade des mosquées, d’autres pèlerins se bousculent dans des mausolées, une bousculade au niveau de celui réservé à Sokhna Oumou Khairy surnommée « Borom Wagne ».
Les dahiras rivalisent d’ardeur en offrant des jus ou de l’eau aux fidèles pour étanchés leur soif. L’impatience est perceptible, parce que chaque fidèle veut faire acte d’allégeance à son marabout. Il faut jouer des coudes pour entrer dans la mosquée. Tivaouane est déjà bondé de monde, la ferveur est à son comble. Tivaouane est plein comme un œuf. « Cela fait plus de 7 ans que je vienne au Gamou, mais cette édition « dafa ala daomé » raconte avec joie Mame Astou Ndoye venue de Saint-Louis. Les fidèles sont venus des quatre coins du Sénégal et du monde pour célébrer, dans la ferveur, le Maouloud. « Moi je viens de Tamba. Pour rien au monde, je ne rate le Gamou. Le thème de cette année est plus que intéressant. Il nous interpelle tous, surtout nous les jeunes», déclare, très joviale, Aly, un jeune de taille moyenne, teint clair habillée en Jallaba jaune, avec un foulard noir sur la tête et des lunettes de soleil sur les yeux.
Ici, il est difficile de se faire entendre, malgré la chaleur suffocante les fidèles sont dans les files indiennes. Partout, c’est de puissants hauts parleurs qui diffusent des chants religieux. Modou et Ababacar sont venus fraîchement de la France. «Nous sommes talibés de Serigne Moustapha et nous n’avons que le Maouloud pour communier avec lui. Un pur Tidiane ne doit pas rater le Gamou. Raison pour laquelle nous avons effectué le voyage pour célébrer à ses côtés la nuit du Prophète Mohamed (PSL)», confie Ababacar.