La place de l’agriculture dans le Pse
«Le développement de l’agriculture se décline dans le Plan Sénégal émergent (Pse) par le développement des filières agricoles, d’une part l’augmentation des productions agricoles et d’autre part la valorisation et la transformation. L’augmentation des productions par la reconstitution du capital semencier (semences sélectionnées), une utilisation plus massive des engrais et fertilisants, l’équipement et la modernisation du matériel agricole attelé comme motorisé, le développement de la recherche et de l’innovation et une meilleure maîtrise de l’eau par les différentes techniques d’irrigation. Les 4 filières prioritaires : le riz, l’arachide, l’oignon, les cultures à haute valeur ajoutée notamment l’horticulture. Concernant le riz, même si l’objectif volontariste d’atteinte de l’autosuffisance en 2017 n’a pas été atteint, il est notable que des pas de géants ont été réalisés, le Sénégal est passé d’un taux d’autosuffisance de 20 % à un taux de 63% (de moins de 500 000 tonnes de paddy à plus de 1 300 000 tonnes de paddy. Pour l’arachide aussi on est passé d’une moyenne de production annuelle de 700 000 tonnes avant 2012 à une moyenne de 1 200 000 tonnes entre 2014 et 2023. La production d’oignon a franchi le cap de l’autosuffisance depuis 2021 mais bute sur des difficultés de conservation et de planification. Les productions horticoles ont continué à croitre et fournissent en moyenne un surplus à l’exportation plus de 50 milliards par an. On le constate, les productions agricoles ont connu de grands bonds en avant depuis l’avènement du Pse».
Les atouts du secteur agricole au Sénégal
«Le secteur agricole sénégalais est fort de sa population rurale encore majoritaire, jeune et ingénieuse, de ses régions agro-écologiques diversifiées et riches, de ses potentiels en terres arables, de son réseau hydrographique important, de son potentiel souterrain en eau douce, de ses climats variés, de la qualité de ses ressources humaines, en particulier ses ingénieurs, techniciens et conseillers agricoles, de ses instituts et centres de recherche agricole de très grande qualité, de ses écoles supérieures et son système de formation, de l’existence d’industries agro-alimentaires relativement fortes et de la forte ouverture de notre agriculture sur les marchés d’exportation. La volonté politique et le soutien fort de l’Etat, en particulier depuis l’avènement du Président Macky Sall, sont des atouts importants que notre agriculture tarde à optimiser».
Les sillons pour une agriculture performante
«Concernant les contraintes à notre agriculture à lever, il y a d’abord sur un plan global, la faible productivité de l’agriculture sénégalaise. Ensuite, la maitrise insuffisante de l’eau par les diverses techniques d’irrigation, la relative faiblesse des investissements privés, le régime juridique des terres agricoles qui ne fournit pas suffisamment de garanties aux banques et investisseurs, la faible valorisation et transformation des produits à partir des chaînes de valeurs, la faible optimisation du potentiel de la recherche et de l’innovation, la faible articulation de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire, le caractère relativement archaïque et peu productif des exploitations agricoles familiales».
La faible exploitation des terres
«Enfin, il y a la faible exploitation des terres riches dans les grandes zones agro- écologiques : Vallée du fleuve Sénégal, Bassin de l’Anambé, la Région naturelle de Casamance, la difficulté pour les grandes sociétés de développement rural à se réformer dans un bon sens, c’est-à-dire à faciliter l’investissement privé et le décollage des exploitations familiales. En dépit de l’importation massive de tracteurs, de moissonneuses et de matériels motorisés sous le régime du Président Macky Sall, l’intensification et la modernisation de l’agriculture tardent à se réaliser, de même que le relèvement de son niveau de productivité globale».