L’affaire d’escroquerie incriminant Babacar Faye a été évoquée, ce vendredi, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. S’agissant des faits, le mis en cause avait reçu des sommes d’argent de la part de la coopérative d’habitat de la SNR. Selon les éléments débattus à la barre, il s’agit d’un contrat de prestation, de viabilisation du terrain de 25 mille mètres carrés à Tivaouane Peulh. « On a signé le contrat en 2020. On devait faire le bornage, la voirie, le terrassement, le morcellement. Le contrat est de 410 millions. La coopérative m’a payé l’intégralité de cette somme. Pour ma part, j’ai fait l’abattage des arbres, la voirie, le terrassement, le morcellement. C’est l’adduction d’eau et l’électricité que je n’ai pas fait. C’est juste ces deux-là qui restent. Je n’ai pas fait cela parce que j’ai malheureusement découvert que celui qui m’a donné le terrain n’avait pas une autorisation de lotir », a dit le mis en cause pour se justifier.
Et de poursuivre : « je m’en suis rendu compte l’orque je suis allé faire une demande pour le branchement de l’eau et l’électricité. Finalement, on a eu une autorisation de lotir mais, entre-temps, j’ai construits un mur sur autorisation du directeur général. C’était pour sécuriser le site. En résumé, on m’a payé la somme intégrale sur la base d’un contrat pour une mission bien déterminer. J’ai fait 10 ans dans ce métier et je n’ai jamais eu de problèmes ».
Interrogé sur le mur de clôture dont il fait état, il n’a pas été en mesure de prouver cela face aux questions de Me Ousseynou Gaye, avocat de la coopérative. Il faut dire que les travaux concernant l’électricité et l’adduction d’eau s’élèvent à 206 millions.
Pour sa part, la partie civile a informé avoir rajouté 10 millions sur le montant initial. « C’était un terrain déjà clôturé à l’époque. C’est lui qui devait faire toutes les démarches administratives. J’ai commis un huissier pour faire le constat du site. Et dans le procès-verbal, il est dit que dans le terrain il y avait des exactitudes. Il n’a pas construit de mur parce que le terrain était déjà clôturé avec des manguiers et des poulaillers. Le Pv de constat d’huissier est là », a dit le représentant de la partie civile.
À en croire Me Aïssatou Gueye, la coopérative, pour éviter que les travaux s’arrêtent, a effectué cette démarche et a payé 10 millions. « C’est la somme de 63 millions qu’il a encaissé comme TVA et 10 millions 200 mille pour l’objet d’une autorisation de lotir qu’il n’a pas respecté. Au total, c’est la somme de 410 millions. Le prévenu érige un mur qu’il estime à 122 millions et il n’y a pas eu de facture sur ce mur. Il soutenait par ailleurs que c’est le directeur de la SNR qui lui a donner l’autorisation d’ériger ce mur moyennant une somme à la fin des travaux. La SNR n’a pas donné mandat pour la construction de ce mur. Il tombe sous le coup de l’abus de confiance », a-t-elle soutenu.
Me Abdou Dialy Kane dit, pour sa part, il faut arrêter de dire qu’il a exécuté 80% des travaux parce que les éléments essentiels du contrat à savoir l’électricité et l’adduction d’eau et l’éclairage publique n’ont pas été faits et qu’ils s’élèvent à 206 millions.
« Il vous dit qu’il n’a pas fait ces réalisations précitées à cause du mur d’un montant de 122 millions qu’il a construit alors que la coopérative vous dit que ce mur existait déjà. C’est un verger que la coopérative avait acquis puisqu’il était déjà clôturé. La coopérative n’est pas animée d’une intention malveillante consistant à le maintenir en prison. Elle voudrait qu’il rembourse les fonds ou qu’il exécute les fonds à sa sortie de prison. Comme nous somme devant une juridiction répressive nous allons demander la réparation. Dans sa volonté de rembourser le prévenu nous a remis un montant de 8 millions et un véhicule. Nous réclamons 220 millions pour toutes causes de préjudices confondus », indique la partie civile. Invité à faire son réquisitoire, le maître des poursuites s’en est rapporté à la sagesse du tribunal.
Pour La Défense, c’est une affaire purement civile. « Il devait être déféré devant les juridictions civiles ou commerciales. Renvoi des fins de la poursuite sans peines, ni dépens et débouter la partie civile. Le tribunal n’est pas une roue pour battre la monnaie. Ils ont un véhicule d’une valeur de 60 millions », a plaidé les avocats du mis en cause. L’affaire a été mise en délibéré pour jugement devant être rendu le 20 octobre prochain.