À peine mise en marche, les premiers grains de sable apparaissent dans la machine de la Lsfp qui pourrait très vite se gripper. En effet, parmi les nouvelles mesures prises pour la nouvelle saison la Ligue sénégalaise de football professionnel a retiré à Génération Foot et à Diambars l’autorisation de recevoir leurs adversaires sur leurs installations sportives lors des rencontres du championnat L1. La mesure a installé une véritable crise entre la ligue et les clubs concernés qui ont préféré rester sur place plutôt que de se déplacer vers le stade Lat Dior. Malgré un échange de correspondances, chacun campe sur sa position. Une ligue qui tient à exécuter ses directives, des clubs qui s’appuient sur le caractère inexplicable d’une telle mesure au plan purement sportif car les installations en question ont été préalablement homologués. Elles ne présentent aucun préjudice physique aux footballeurs et offrent en même temps une sécurité pendant les matches. Aussi bien à Saly qu’à Deni Biram Ndao aucune rencontre du championnat n’a souffert de la moindre violence encore moins d’une pelouse impraticable. Ce qui n’est pas le cas pour les autres stades. Mais cela ne constitue que la partie émergente de ce bras de fer.
La lame de fond pourrait avoir d’autres conséquences sur la saison de football. Des clubs bien méritants qui ont contribué à forger des champions et bien structurés peuvent encourir de graves sanctions, d’autres clubs peuvent se solidariser, les rapports entre les dirigeants peuvent également prendre un sacré coup et remettre en cause le fameux «Mankoo» et la question de l’état de nos infrastructures va ressurgir. La Fédé brandit l’article 11 qui interdit certes toute compétition dans des lieux Privés (académies, centres) mais dans le contexte sénégalais marqué par un manque criard de stades aux normes, cela pose forcément problème. Le caractère soudain de la mesure qui a ignoré l’information des clubs concernés à temps et l’utilisation de la ligue comme bras armé de l’application de la mesure constituent les signes avant-coureurs d’une crise dont on se serait bien passé volontiers. D’autant que les fils d’un dialogue ou d’une concertation ne sont pas près d’être noués en vue d’une solution. Entre refus de se soumettre, intransigeance, échange de correspondances, on est bien loin d’une sortie de crise. La tendance est plutôt à une remise en cause des fondements du foot professionnel. On remet sur la place les statuts des clubs les cahiers de charges et les critères d’homologation des stades. On est tout proche d’un clash aux allures de problèmes crypto-personnels aux conséquences pas du tout souhaitables pour le football Sénégalais.