« Je jure d’accomplir ma mission avec impartialité, de ne me laisser influencer ni par l’intérêt personnel présent ou futur, ni par une pression d’aucune sorte. Dans mon appréciation, je n’aurai pour guide que la loi, la justice et l’équité. Je m’engage à l’obligation de réserve et au secret des délibérations, même après la cessation de mes activités », c’est la formule du serment que les nouveaux membres de la CENA ont prononcé, ce lundi matin, devant le conseil constitutionnel. Ainsi, le président de la CENA, Abdoulaye Sylla et son équipe ont été officiellement installés dans leur fonction. S’adressant aux membres de la CENA, le président du conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara indique que : « le dispositif électoral quoi qu’on dise est fiable et performant. Au constat d’un élément factuel et donc objectif qui est le suivant : ce dispositif a permis sur les quatre dernières élections présidentielles de 2000, de 2007, de 2012 et 2019 de porter à deux reprises à la magistrature suprême les chefs de l’opposition de l’époque (Abdoulaye Wade et Macky Sall : ndlr). Dans cette chaîne électorale dont chaque maillon est devenu indispensable, la CENA occupe une place privilégiée et un rôle prépondérant au regard des attributions que lui attribue la loi ». Selon lui, la CENA est ainsi l’un des garants de la sincérité et de la transparence du processus électoral et il apparaît qu’en raison de l’importance du rôle qui lui est dévolu, le choix de ses membres est une délicate mission, fondée sur des critères dont la compétence, la probité, l’expérience professionnelle et la sagesse ne sont pas des moindres.
À Abdoulaye Sylla et son équipe, le président du conseil constitutionnel confie : « malgré votre expérience et vos brillants parcours, votre mission ne sera cependant ni facile ni tranquille. Il s’agit, en effet, d’être l’arbitre d’un jeu où les acteurs, comme leurs supporters, considèrent les règles, voire la vérité, comme une variable d’ajustement au service de leur intérêt immédiat, avec cette circonstance aggravante que chaque foule de partisans se considère comme le peuple souverain, qui, selon que vos décisions leur seront favorables ou non, est enclin à vous acclamer ou à vous dénigrer. Vous êtes appelés à toujours indiquer, avec l’obstination d’une boussole, le pôle magnétique de la vérité du droit. C’est tout le sens de vos nouvelles responsabilités ». Les membres de la CENA sont : Monsieur Ndary Touré, magistrat, un ancien de la Cour suprême, Secrétaire général de la CENA, depuis quelques années, Monsieur Cheikh Awa Balla Fall, Inspecteur général d’État à la retraite, ancien Directeur général de l’ENA, Monsieur Serigne Amadou Ndiaye, professeur titulaire des Universités, ancien Doyen de la Faculté des Sciences et Techniques de l’UCAD, Madame Aminata Fall Niang, juriste-fiscaliste, ancienne haut fonctionnaire de la BCEAO, présidente de l’Association des Juristes sénégalaises (AJS), Madame Ndèye Rokhaya Mbodj, journaliste, diplômée du Centre d’études diplomatiques et stratégiques de Paris, antenne de Dakar, Monsieur Cheikh Ahmed Tidiane Ndoye, administrateur civil, ancien Gouverneur de région, ancien Ambassadeur, Monsieur Léopold Wade, administrateur civil, ancien Directeur général de l’Administration territoriale, Monsieur Abdoulaye Marème Diallo, commissaire de police, ancien Directeur de l’École nationale de police, Monsieur Mamadou Bocar Niane, enseignant, consultant électoral, Madame Aïssatou Sow, notaire, vice-présidente de la Commission des Affaires africaines de l’Union internationale des Notaires, Et madame Fatou Kiné Diop, spécialiste en décentralisation et aménagement du territoire, présidente de l’Observatoire national de la Parité.
Cheikh Moussa SARR