Le chef de l’État a pris part à la conférence présidentielle mondiale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dont le thème porte sur « du commerce mondial inclusif et durable, un enjeu majeur pour le présent et le futur ». Dans son discours, le président Sall a insisté sur le fait que « le commerce crée des affinités et rapproche les peuples. S’il n’empêche pas le méfait de la guerre, il démontre les bienfaits de la paix. À l’ère moderne, le système commerce mondial a radicalement changé par son volume, sa complexité et les multiples enjeux qui lui sont attachés. Mais sa finalité reste toujours la même : établir la sécurité juridique et créer entre les parties les conditions de confiance et d’avantages mutuellement bénéfiques. »
Pour Macky Sall, « le commerce va mal chaque fois qu’un de ces paramètres est rompu. C’est dans cet esprit que l’Accord général sur le Tarif et le Commerce d’octobre 1947, et son successeur en janvier 1995, l’Organisation mondiale du Commerce, ont été instaurés. »
Avec 164 États membres représentant 98% du commerce mondial, l’OMC de l’avis du chef de l’État, « a gagné en universalité et ses acquis sont importants, comme l’adoption récente de l’Accord sur les subventions à la pêche, après deux décennies de laborieuses négociations. En concluant cet accord historique, les États membres ont marqué un grand pas en avant pour la durabilité des océans, en interdisant les subventions préjudiciables à la pêche, face à la rareté des ressources halieutiques.
Il est heureux que l’Accord ait pris en compte les besoins spécifiques de la pêche artisanale, et prévu une période de transition en faveur des Pays les moins avancés (PMA) pour la mise en œuvre de certaines de ses dispositions. Il est important que le Fonds d’assistance technique et de renforcement des capacités, établi par l’Accord, soit effectivement opérationnel après l’entrée en vigueur du texte pour aider à son application par les pays bénéficiaires. »
Pour lui « le Sénégal reste pleinement engagé dans la deuxième phase des négociations portant sur les subventions à la pêche qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche. » Il n’a pas manqué de saluer « les résultats significatifs de la 12e Conférence ministérielle, en particulier ceux concernant la réponse urgente à l’insécurité alimentaire et à la préparation aux crises sanitaires futures, notamment l’Accord sur les aspects des droits de la propriété intellectuelle touchant au commerce ».
Toutefois, Macky Sall reste convaincu que « le commerce ne peut être durable quand ceux qui ont plus, gagnent toujours plus, et ceux qui ont moins, perdent toujours plus encore moins ne peut être durable quand la libre circulation des personnes, des biens et services, censée être régulée par les vertus de la loi du marché, est faussée par la loi du plus fort ». Il faudra aussi pour qu’il soit durable « que, quand, par la guerre commerciale, des mesures nationales à effets extraterritoriaux portent préjudice à des tierces, quand des subventions agricoles abusives violent les règles de concurrence loyale au détriment de millions de petits producteurs. Le commerce ne peut être durable quand des pays développés, principaux pollueurs, continuent d’utiliser le charbon et interdisent le financement à l’étranger des sources d’énergie fossile, y compris le gaz, pourtant beaucoup moins polluant que le charbon. Ce n’est ni juste, ni équitable » il s’est réjoui de « l’Accord historique de l’OCDE d’octobre 2021, sur l’impôt minimum mondial de 15%. La vocation du système commercial international est de réguler les échanges au bénéfice de tous. Si le système ne répond pas à sa raison d’être principale, il creuse les inégalités au lieu de les réduire ; il accentue les tensions au lieu de les apaiser ; il multiplie les contentieux au lieu de les résoudre ; il aggrave les risques de sa contestation et crée les conditions de sa remise en cause ». Et Macky Sall de plaider « pour la réforme de la gouvernance économique et financière mondiale, afin qu’elle soit plus juste et plus inclusive ».
Malick Sy